Il y a un an, nous alertions les autorités locales et nationales sur la situation peu enviable des bâtiments de l'Etat à Djenné. Nous avons pris comme exemples les camps de garde et de la gendarmerie nationale. La prison de Djenné était elle aussi dans cette situation de détresse. Elle est contiguë à la gendarmerie, qui était le vestibule d'un logement colonial (datant de 1906) et forme avec le camp de garde un trio de bâtiments imposants, construits par le colon. Aucune amélioration depuis alors qu'ils sont en banco. La prison, elle, n'a pas résisté à l'usure du temps. Après une forte pluie la semaine dernière, une bonne partie de la Maison d'arrêt s'est effondrée comme du beurre au soleil. Il n'y a pas eu de perte de vie, ni de dégât matériel important. Mais à ce rythme, c'est tout le bâtiment qui va s'écrouler. Le hic, c'est que la prison semble n'être sous aucune autorité. Abandonnée à elle-même, les surveillants ne font que ce qu'ils peuvent pour accomplir leur mission. D'ailleurs, ils risquent leur vie dans un bâtiment vétusté en compagnie des prisonniers qui comptent des bandits de grand chemin. Avec la situation qui prévaut à Douentza, les prisonniers sont internés à la maison carcérale de Djenné.
Le comble, au plan local, est qu'il n'y a eu aucune réaction de la part des responsables administratifs et des collectivités. Pourtant, il n'est pas compliqué de comprendre que l'évasion des prisonniers est une source d'insécurité pour de paisibles populations. Si rien n'est fait, d'autres bâtiments subiront le cas de la prison comme la gendarmerie, le camp des gardes, etc. Déjà, la ville a perdu sa porte d'entrée emblématique sans que cela émeuve quelqu'un. La tribune, à la place de l'indépendance, qui serait une construction des populations elles-mêmes, s'est écroulée depuis le début de l'hivernage !
Djenné semble être abandonnée à elle-même !