ALGER, La solution à la crise dans le nord du Mali, occupé par des islamistes, ne peut être que "politique", a estimé dimanche à Alger le général Carter Ham, haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), tout en évoquant l`éventualité d`une "aide militaire".
"La situation dans le nord du Mali ne peut être réglée que de manière diplomatique ou politique. Il y a une composante militaire qui fera partie d`un tout et jouera un rôle bien précis dans la résolution de ce conflit", a déclaré le général à la presse.
"En raison de la présence de groupes terroristes dans la région, une aide militaire peut être requise", a-t-il précisé.
"La seule alternative qui ne pourrait pas exister, c`est la présence militaire américaine dans le nord du Mali", a ajouté le général Carter Ham dont les propos en anglais ont été traduits en français par un interprète de l`ambassade des Etats-Unis.
A la question de savoir si Washington allait s`opposer au déploiement d`une force militaire de la communauté économique des Etats de lAfrique de l`Ouest (Cédéao), le général a répondu: "on ne sait pas encore, il n`y a pas de détails concrets concernant cette question".
"S`il y a une autorisation d`une intervention militaire, les Etats-Unis étudieraient la question, actuellement le sujet n`est pas vraiment clair", a-t-il précisé.
"L`un des aspects clés dans la résolution de la crise malienne, c`est de faire la distinction entre les groupes armés dans cette région et définir ceux qui sont terroristes et ceux qui ne le sont pas", a ajouté le patron de l`Africom.
Washington "essaie de comprendre le rôle du Mujao (Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest), du MNLA (rebelles touareg indépendantistes) et d`Ansar Dine (milice des "Défenseurs de l`islam")", a-t-il dit.
Selon lui, "il y a d`autres défis dans le nord du Mali qu`il faudrait résoudre, à commencer par la mise en place d`un gouvernement légitime à Bamako".
Il a également évoqué "la nécessité de faire face aux préoccupations des populations du nord du Mali".
Le général Ham, qui s`est entretenu par la suite avec le président Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que l`Algérie et les Etats Unis étaient "tout à fait d`accord sur une priorité: le peuple malien doit avoir l`opportunité de choisir librement son gouvernement et de vivre dans la paix et la sécurité".
Alger et Washington "se sont engagés à aider le peuple malien à atteindre cet objectif", a-t-il précisé.
L`Algérie a toujours affirmé qu`il fallait privilégier les négociations pour résoudre le conflit dans le nord du Mali et s`oppose à l`intervention d`une "force militaire internationale" que Bamako demande à l`ONU d`autoriser.