La "seule façon de régler le problème" du nord
du Mali, occupé depuis six mois par des islamistes armés, est "militaire", a
affirmé dimanche le secrétaire général de la Francophonie, l`ancien président
sénégalais Abdou Diouf.
"J`ai nourri l`espoir que ce problème se réglerait par la négociation mais
j`ai perdu mes illusions. La seule façon de régler ce problème est militaire",
a déclaré M. Diouf, dans un entretien à la chaîne TV5 Monde.
"Il n`y a pas d`alternative" face à des "islamistes alliés à des
narcotrafiquants, à des preneurs d`otages et à des criminels frontaliers",
a-t-il estimé. "Il faut que tout le monde s`y mette. Il ne faut pas être tiède
dans cette affaire".
"La situation est extrêmement grave. Personne ne sera à l`abri si ce cancer
se développe", a-t-il insisté.
Pour le secrétaire général de l`Organisation internationale de la
Francophonie, "c`est un problème qu`on ne peut pas laisser entre les mains du
Mali et de la Cédéao", la Communauté économique des Etats de l`Afrique de
l`Ouest qui s`est dit prête à déployer une force de 3.300 hommes sur place.
"Le gouvernement malien, la Cédéao seront en première ligne", a-t-il dit.
"Mais toute la communauté internationale est concernée. Il faut les aider à
vaincre le terrorisme qui se développe dans le nord du pays", a-t-il estimé.
"On n`a pas le choix. J`entends parler de gens qui ne veulent pas de
troupes étrangères mais on n`a pas le choix. Il faut être sérieux!" s`est-il
exclamé.
Interrogé sur le XIVe sommet de la Francophonie, dont la tenue du 12 au 14
octobre à Kinshasa a été critiquée, notamment par l`opposition congolaise et
des organisations de défense des droits de l`homme, M. Diouf a affirmé que
"personne n`a demandé sa délocalisation".
Rappelant que la République démocratique du Congo est "le premier pays
francophone au monde", M. Diouf a jugé que "si on veut tirer la RDCongo vers
le haut, il est bon d`aller à Kinshasa dire ce que nous avons à dire, en
termes de bonne gouvernance, d`Etat de droit, de respect des droits de
l`homme".
Interrogé sur une supposée hésitation du président François Hollande à se
rendre à Kinshasa, M. Diouf a répondu: "Je ne conçois pas un sommet de la
Francophonie sans la présence du chef de l`Etat français, tout comme mon
homologue du Commonwealth n`envisagerait pas un sommet du Commonwealth sans la
Reine d`Angleterre".