Quel mérite ont-elles, nos forces armées et notre police nationale pour monter en grade pendant que les 2/3 du territoire sont sous occupation ? En tant que patriotes convaincus et sincères, ne doivent-t-ils pas récuser cette promotion et se tenir discrets en attendant de prouver aux populations leur mérite en libérant le nord du Mali? Mais hélas, ils foudroient à cause de cette promotion honteuse et débile. Comme pour dire que le ridicule ne tue plus dans ce pays.
Si le peuple malien a honte de quelque chose aujourd’hui, c’est en premier lieu de ses forces de sécurité et de défense car elles ont failli sur tous les plans au respect de leur serment de sécurité et de la défense de nation. Aujourd’hui, la dignité de notre pays est bafouée. Les 2/3 de notre ancien Maliba sont sous le contrôle des étrangers et de leurs alliés apatrides. Toute la planète terre est en train de remuer ciel et terre pour bouter hors de nos frontières les occupants. Mais au lieu de se soucier de cette situation (à défaut de se suicider pour cet affront qui suit toute la nation) ceux-là qui sont censés laver cet affront s’adonnent à des spectacles écœurants, à l’image de la guerre entre policiers, pour des grades. En attendant celle des gendarmes et des militaires qui se murmure dans les salons feutrés de Bamako.
De toute évidence, la promotion a été faite à la police, ainsi qu’’ à tous les niveaux de l’armée nationale, a-t- on appris. Et pour quelle raison ? Parce qu’ils ont favorisé l’avancée des ennemis en faisant un coup d’Etat le 22 mars 2012. En vérité, nos forces de l’ordre et de sécurité méritent autre chose que de la promotion. A défaut d’être dégradées, elles doivent garder le profil bas et se contenter de ce qu’elles ont, en attendant la libération de notre territoire dont une partie est actuellement occupée par des bandits armés. Il est clair que, pour le moment, elles n’ont aucun droit ni mérite pour monter en grade. Cette promotion est honteuse, révoltante et outrageuse à l’endroit des civils.
Comme le dit l’adage, au lieu d’accuser où tu es tombé, accuse plutôt là où tu as talonné. Nous en voulons beaucoup à ceux qui ont signé ces décrets et arrêtés. Si un Cheik Modibo Diarra signait un arrêté de ce genre, cela n’aurait été guère surprenant. On sait autour de quelle galaxie il tourne. Mais, apprendre que c’est Dioncounda Traoré qui a apposé sa signature sur ces décrets de nomination spéciale, cela nécessite beaucoup d’interrogations et les gens qui le soupçonnent d’être de mèche avec les putschistes commencent à avoir raison. S’il doit y avoir de promotion, elle doit être faite aux populations du nord qui résistent aux envahisseurs à mains nues. Mais, comme les chefs militaires ont été guidés dans cette démarche par leur propre raison fondamentalement différente de la nôtre, les jours à venir nous édifieront davantage.
