Trois personnes ont été tuées par balles et sept autres blessées mardi lors d’une manifestation des habitants de la ville de Gao dans le nord du Mali contre la Mission maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA), a-t-on appris de sources locales.
Après une première manifestation de protestation lundi, des milliers de personnes ont marché mardi pour "dénoncer" la signature d’un accord pour l’établissement d’une zone de sécurité temporaire entre la MINUSMA et les groupes armés de la Coordination composée notamment du MNLA, du HCUA et du MAA, a indiqué à Xinhua un témoins.
"Les assurances données par la MINUSMA en ce qui concerne sa bonne foi n’ont pas permis de calmer les manifestants qui sont encore sortis ce mardi", a-t-il indiqué, ajoutant que les soldats de la MINUSMA ont fait usage du gaz lacrymogène sur les manifestants.
"Au un moment où les manifestants ont accédé au camp de la MINUSMA, des tirs ont été entendus dans la cour des casques bleus", selon la même source.
Olivier Salgadao, porte-parole de la MINUSMA, a indiqué que deux policiers de la MINUSMA ont été blessés.
"Lorsque les manifestants ont tenté d’entrer dans le camp, nos éléments ont lancé des gaz lacrymogènes et fait des tirs de sommation. Ils ont aussi essuyé des jets de pierres et des cocktails molotov de la part des manifestants", a-t-il affirmé.
S’agissant du nombre de morts parmi les manifestants, il a déclaré que la MINUSMA a demandé à la Croix-Rouge de "faire le bilan que nous attendons", a ajouté M. Salgado.
Selon la MINUSMA, l’accord qui a provoqué les manifestations à Gao vise à mettre un terme aux hostilités entre les groupes armés à Tabankort (nord) et concerne le respect par les parties d’une zone de sécurité placée sous le contrôle exclusif de la MINUSMA et au sein de laquelle la circulation de toute arme est interdite aux parties concernées.