Le président nigérian Goodluck Jonathan est arrivé mercredi matin à Abidjan pour un entretien avec son homologue Alassane Ouattara, au moment où l`Afrique de l`Ouest affronte de graves crises au Mali et en Guinée-Bissau, a constaté un journaliste de l`AFP.
M. Jonathan a été accueilli par M. Ouattara à l`aéroport de la capitale économique ivoirienne, et les deux hommes ont aussitôt débuté leur entretien dans le salon d`honneur.
Le président nigérian, dont le pays est secoué par des violences souvent imputées au groupe islamiste Boko Haram qui a établi des contacts avec les groupes islamistes du Sahel, doit quitter la Côte d`Ivoire après ces échanges.
La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) est confrontée à des crises au Mali et en Guinée-Bissau à la suite de coups d`Etat militaires.
Au Mali, aucun accord n`a encore été trouvé sur la durée de la transition entre la Cédéao, qui l`a fixée à douze mois, et les ex-putschistes du 22 mars, qui refusent ce calendrier.
Lors d`un sommet début mai à Dakar, les chefs d`Etat de la Cédéao n`ont plus évoqué la durée de la transition et ont annoncé l`envoi d`une force militaire régionale dans le pays, précisant, comme l`exigeait l`ex-junte, qu`ils la dépêcheraient quand le Mali en ferait la demande.
Cette force, à laquelle pourraient contribuer la Côte d`Ivoire et le Nigeria, première puissance militaire de la sous-région, pourrait à terme être envoyée dans le nord du Mali, tombé aux mains de rebelles touareg et surtout de groupes islamistes armés.
La transition après le putsch du 12 avril en Guinée-Bissau, également prévue pour douze mois, est bloquée après que l`ex-parti au pouvoir a rejeté la proposition de la Cédéao d`élire un président intérimaire issu d`un nouveau bureau de l`Assemblée nationale.
Le sommet de Dakar a décidé qu`une force ouest-africaine serait déployée pour "garantir le retrait" de la mission angolaise (Missang) controversée et "assurer la sécurité de la transition", mais sans donner de délai.