La crise malienne devient moins une crise sous régionale et s’affirme, désormais, comme une crise internationale. Beaucoup de pays, dont la France, ont fait part de leur volonté d’en finir avec la situation chaotique du nord par le biais d’une intervention militaire internationale. L’espoir renait au sein de la population malienne qui s’interroge encore sur le mutisme dont fait preuve l’Etat malien.
A présent, la communauté internationale a conscience de la gravité et de l’urgence de la situation. Une intervention militaire internationale aurait bel et bien lieu au nord malien. Reste à savoir quand elle sera effective, la manière dont elle se fera et les pays qui y participeront.
Lors de la 67e assemblée générale de l’ONU, la demande express de l’Etat malien pour un accord sur un éventuel accord d’une opération militaire internationale a été introduite. Au cours de la réunion de haut niveau qui s’est tenue en marge de ladite assemblée sur le sahel, le premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra, a confirmé le souhait de son pays de l’adoption rapide d’une résolution des Nations-Unies autorisant l’application d’une « force militaire internationale composée de tous ceux qui veulent nous aider à reconquérir les territoires occupés du nord ». Suivant la même idée, le président français, François Hollande, qui depuis le début de l’assemblée n’a cessé d’insister sur la gravité de la situation rappelle le soutien total de la France au Mali. Il s’agit, avant tout, d’un « soutien logistique ».
Réticence de Ban ki-Moon et des Etats-Unis
A l’extrême urgence qu’annonce la France, l’ONU répond, extrême prudence, par l’intermédiaire de son secrétaire général. « Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagé avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires », avertit Ban Ki-Moon.
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton à elle aussi participé à la réunion dédiée au sahel. En plus de la réticence des USA, c’est leur position qui parait paradoxale aux yeux des maliens et des sahéliens en général. « Un gouvernement démocratiquement élu aurait la légitimité de négocier un accord politique au nord du Mali, de mettre fin à la rébellion et de restaurer un Etat de droit », affirme-t-elle, après avoir qualifié le Mali de « poudrière ». Comment organiser des élections en excluant les ressortissants des régions nord occupés ?! L’attitude des Etats-Unis peut émaner d’une terrible méconnaissance du dossier malien. Mais, elle émane surtout d’un mépris pour la crise malienne et pour le peu d’intérêts en jeu.
L’intervention de l’Amérique en Libye s’est fait en un temps éclair. Il y a du pétrole et du gaz alors qu’au Mali il n’ ya que des hommes et des femmes qui aspirent à la liberté.
Les futurs soutiens du Mali
Le Mali a d’ores et déjà obtenu le soutien de la France. On assiste d’ailleurs à une montée en puissance de la France dans la région du sahel. Des drones ont notamment été remarqués ainsi que la présence de centaines d’éléments des forces spéciales. Un don de 80 véhicules a été fait à l’armée nigérienne. Cette dernière bénéficie aussi de la part de militaires français d’une formation de pilotage d’hélicoptère.
C’est le seul soutien qui, pour le moment, semble définitivement acquis.
En plus de la France, des pays voisins au Mali, comme le Sénégal et la Cote d’Ivoire sont aussi favorables à une intervention militaire.la MICEMA (mission de la CEDEAO au Mali) est mise en place même si elle semble de plus en plus, jouer un rôle secondaire dans la crise malienne.
D’autres pays ont manifesté leur volonté de participer à une force conjointe internationale tel que l’Afrique du sud, le Tchad et la Belgique.
L’espoir renait, l’indignation aussi
Le moral de l’ensemble des maliens est désormais au beau fixe. Avec tous ces pays qui manifestent leur solidarité envers le Mali, il ne pouvait en être autrement. L’espoir renait donc après plusieurs mois d’incertitude et de colère. Cependant, cet espoir se retrouve freiné dans son élan par la réserve qu’a exprimée le secrétaire générale de l’ONU quant à une intervention militaire.
L’opinion publique malienne veut en finir avec cette situation de chaos et de crise qui n’a que trop durer. Elle veut qu’une résolution du Conseil de sécurité soit adoptée au plus vite pour que la guerre commence. Nos compatriotes du nord ont beaucoup souffert du joug islamiste terroriste. Point de temps aux hésitations, il faut agir.
François Hollande a demandé que le Conseil de sécurité se réunisse au plus vite pour obtenir la résolution qui sera synonyme de feu vert. En attendant, des diplomates français et africains multiplient les rencontres avec les représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité notamment la Chine et la Russie. La majorité des 2/3 doit être obtenus soit neuf sur quinze. Pour l’instant une chose reste sur : aucun membre permanent n’opposera son veto. Le feu vert ne peut être obtenu avant la fin du mois d’Octobre.
De la patience, le peuple malien doit en avoir. Non pas à l’encontre du pouvoir en place, mais plutôt envers lui-même et envers, dans une moindre mesure, les instances onusiennes. Si l’Etat malien avait effectué, dès le début de la crise, toutes les démarches qui ont été effectuées durant la semaine dernière, nous n’en serons pas à ce stade.