La communauté chrétienne du Mali a mis le gouvernement malien en demeure de veiller à ce que la création du département des Affaires religieuses et du Culte ne mette pas en cause la laïcité du pays. Le message a été lancé la semaine dernière par les archevêques du Mali.
La création du ministère chargé des Affaires religieuses et du Culte a fait couler autant d’encre que de salive. Pour la première dans toute l’histoire du pays, cette création a été décriée, voire dénoncée par la majorité des Maliens avertis qui indiquent que la création de ce département inédit vise tout simplement à faire du mali un pays désormais non laïc. Par ailleurs, ces Maliens, qui redoutent avant tout le fait de favoriser une religion au détriment d’une autre, soutiennent mordicus que certaines couches « musulmanes » de notre société sont nostalgiques des islamistes du Nord. Aussi, les archevêques du pays ont attendu un mois après la création de ce ministère d’un genre inouï pour s’ériger contre sa création.
Cependant, ce fut l’occasion pour eux de prier et de faire des bénédictions pour une sortie de crise du pays et surtout pour que la paix puisse revenir dans le septentrion. Pour ce faire, les archevêques du Mali ont non seulement suggéré au gouvernement et au peuple malien de faire preuve de don soi-même tout en plaçant l’intérêt national au dessus de tout, mais ils ont également mis le gouvernement en garde contre toute atteinte de la laïcité de la République suite à la création de ce département des Affaires religieuses et du Culte. A leur avis, ce ministère ne doit en aucun cas affecter la laïcité du pays, une laïcité qui existe au Mali bien avant l’indépendance du pays. « Ce département ne doit pas porter atteinte à la laïcité de la République du Mali », ont-ils averti à l’intention du gouvernement malien.
Et pourtant, c’est qui se passerait actuellement au sein dudit département dont les hauts responsables seraient uniquement des musulmans : comme si ce ministère n’a été créé que pour eux seuls. Il revient donc aux plus hautes autorités de revoir la composition du Cabinet de ce département en question et les tâches qui lui sont attribuées sinon, dans les jours à venir, les musulmans risqueront d’écarter les pratiquants des autres religions. Ce pourrait compromettre la laïcité du pays et même provoquer des tensions religieuses plus graves que la crise elle-même. Or de nos jours, notre pays a besoin de tout sauf de cela.