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Info Matin N° 4026 du 1/10/2012

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Résolution de la crise au Nord du Mali : négociations sécrètes à Alger avec Ançar dine
Publié le lundi 1 octobre 2012  |  Info Matin


Première
© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (Assis 3-G), chef d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) membres se trouve le long avec un médiateur nommé par la CEDEAO ouest-africaine bloc, Blaise Compaoré (Assis 4-G), touareg rebelle Ibrahim Ag délégués Mohamed Asseley (assis-L) et Hassane Ag Mehdy (Assis 2-G) au cours d`une réunion à Ouagadougou


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A l’initiative de l’Algérie, un officier supérieur de notre pays se serait rendu dans la capitale de ce pays pour explorer les possibilités de dialogue avec le groupe Ançar dine qui occupe la région de Kidal et dont les revendications sont considérées comme plus légitimes par rapport à celles des autres groupes armés qui écument le nord de notre pays, de l’avis de l’initiateur de cette rencontre. Si pour les plus hautes autorités de notre pays il ne saurait être question d’entreprendre un quelconque dialogue que ce soit avec des terroristes venus de l’étranger, cela reste différent en ce qui est des ressortissants maliens.

C’est d’ailleurs la position clairement tranchée affirmée à la tribune des Nations-Unies par le Premier ministre, Cheick Modibo DIARRA, la semaine dernière.
Ceci expliquant cela, l’on pourrait comprendre que notre pays accepte de dépêcher, la semaine dernière, à Alger, un haut gradé de l’armée nationale pour ébaucher des négociations avec le mouvement Ançar dine qui occupe Kidal depuis le retrait de nos troupes des régions du Nord.

L’initiative en soi n’est peut-être pas blâmable a priori d’autant plus que le Mali a toujours prôné la voie du dialogue et cette fois-ci avec la précision que cela se passe entre Maliens.
Pour autant, des zones d’ombre existent dans la présente démarche qui demeure en droite ligne de la vision du pays pour la gestion de la crise du nord de notre pays.
Parmi ces zones, il y a le fait que c’est presque en catimini qu’un négociateur a été désigné, il y a quelques jours, pour rencontrer dans la capitale algérienne un groupe représentant Ançar dine.
Ce qui, de toute évidence, tranche nettement avec les habitudes reconnues et saluées des nouvelles autorités qui communiquent sur tous les événements sur lesquels elles jugent qu’il importe de le faire quand bien même certaines soient franchement inopportunes et vaines.
En se rendant ainsi à Alger, les autorités nationales donnent l’impression curieuse d’avoir quelque chose à ne pas faire connaître de l’opinion nationale.
Mais si cela peut contribuer à la paix, tant mieux.
Par ailleurs, selon des sources concordantes, le choix de Ançar dine pour engager le dialogue avec les autorités nationales, selon les autorités nationales, apprend-on de sources concordantes, repose sur le fait que «ce mouvement a des revendications légitimes».
A ce niveau, primo il aurait fallu définir les contours de ces revendications de Ançar dine. Et pour cause, à moins d’être dans les arcanes des dieux, il est difficile de décliner clairement quelles sont ces revendications de Iyad et de sa bande qui occupent illégalement une partie du territoire national. A moins de mettre sous la coupe réglée d’un islamisme radical la région de Kidal ? Pourtant, cette région a toujours pratiqué la religion musulmane dans le respect de la diversité religieuse. C’est dire que cet argument peut être légitimement être pris avec des pincettes.

Secundo, la bizarrerie de ce déplacement malien à Alger vise de toute évidence à faire reconnaître à notre pays la légitimité de revendications dont on ignore l’essence et le contenu. Il est vrai qu’il faut discuter avec des Maliens ; mais l’on est en droit de s’attendre à ce que cela se passe sur des bases claires et conformément au respect des valeurs républicaines. Dès lors, il importe de rester vigilant pour ne pas commettre les dérives d’un passé proche qui ont conduit à la signature des très controversés accords d’Alger qui n’auront tenu que le temps que les rebelles se réarment pour reprendre les hostilités.
Il faut noter en outre qu’en déballant le tapis rouge à Ançar dine à Alger, l’on tente, de façon à peine déguisée, de le présenter comme un doux agneau comparativement aux autres mouvements terroristes à l’instar du MUJAO ou Aqmi. Or, ce n’est qu’un secret de polichinelle qu’il s’agit, avec Ançar dine, de compères qui ont fait main-basse sur le Nord. Et pour cause, ces mouvements terroristes ont combattu ensemble l’armée ; ils appliquent les mêmes principes relativement à la charia ; il y a une répartition des rôles dans l’enlèvement des otages où chacune des parties tire sa part du butin ; les différents groupes sont prompts à s’entraider en cas d’attaque ‘extérieur… La liste est longue en ce qui est des preuves qu’un groupe est loin de valoir mieux qu’un autre. Et comment peut-on foncer dans le guêpier de «l’innnocentement» de Ançar dine qui est aussi coupable que les autres groupes armés ? La question demeure et seule l’Algérie peut y répondre.

En ce qui concerne la position algérienne, la donne est claire : pas question pour ce pays de s’impliquer dans un conflit armé pour libérer le Nord. Dans cette optique, le président de l’Algérie a réussi, il y a quelques jours, à convaincre le ministre de la Défense du Niger à renoncer à l’option d’un conflit armé dans le septentrion malien. A l’issue de sa visite, il déclarait en substance que la seule solution qui existe pour sortir de la crise passe par le dialogue contrairement à la position va-t-en-guerre que son pays avait soutenue jusque-là. Ce qui fait dire que notre pays doit de plus se préparer à prendre son destin en main et à libérer enfin le Nord dont les populations souffrent au quotidien.

Par Bertin DAKOUO
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