Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS


Accueil
News
Politique
Article



Dernières dépêches


Comment

Politique

Mali : Dioncounda Traoré de plus en plus isolé
Publié le mercredi 9 mai 2012   |  L'Indépendant


Prestation
© Getty Images par DR
Prestation de serment: Dioncounda Traoré prend les rênes du pouvoir
12 avril 2012.Bamako,Mali. Cérémonie d`investiture du président par interim du Mali après le retrait de la junte militaire de la tȇte de l`Etat.


Vos outils
height=28

PARTAGEZ


Videos
Depuis sa désignation comme président de la transition pour 12 mois par la Cedeao : Le président Dioncounda Traoré de plus en plus isolé au sommet de l’Etat - Rien ne va plus au sommet de l’Etat où le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, apparaît de plus en plus marginalisé depuis que la CEDEAO a décidé – de manière unilatérale – de lui confier les rênes du pouvoir au-delà des 40 jours normaux que lui confère la Constitution. Une décision qui a été vivement rejetée par le président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui n’a pas porté de gant pour le faire savoir à l’opinion nationale et internationale.

Face à cette situation, le président par intérim se trouve donc devant un véritable dilemme cornélien : démissionner dès maintenant ou attendre pour partir le plus tranquillement du monde au terme du délai constitutionnel de 40 jours qui termine dans deux petites semaines.

Depuis le discours magistral qu’il a livré le jeudi 12 avril 2012 lors de sa prestation de serment, personne n’a plus entendu le président de la République par intérim s’adresser à la Nation ; alors que les occasions pour cela n’ont pas manqué. Après le sommet extraordinaire de la CEDEAO qui a eu lieu le 3 mai dernier à Dakar, le porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré avait, devant les caméras de la télévision, dit que le président par intérim, Dioncounda Traoré, s’adressera à la Nation « dans les prochains jours « . Avant-hier et hier, des rumeurs ont circulé tendant à faire croire qu’une telle adresse était imminente. Près d’une semaine après cette déclaration, toujours rien. Seulement des images du palais de Koulouba où le locataire reçoit ses visiteurs sans chaleur particulière. Comme si cette haute personnalité qu’est Dioncounda Traoré, si joviale était devenue soudainement terne, voire aphone. C’est dire que le séjour au palais commence déjà à peser sur ce locataire qui n’a plus que deux petites semaines à la tête de la première institution de la République. Alors que lui-même voudrait, selon plusieurs observateurs, séjourner à Koulouba au moins pendant douze mois. Histoire certainement d’avoir plus de temps à consacrer au service de la Nation plutôt que de vouloir goûter davantage aux délices d’un pouvoir qui cherche encore ses repères.

Si le président du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) Amadou Haya Sanogo est vivement opposé à toute prolongation du mandat du président de la République par intérim, ce dernier, pense -t- on, l’a vu à Abidjan d’où il est revenu le 27 avril 2012 avec des décisions très critiquables de la CEDEAO – tout le contraire. Il a eu à le réitérer encore lors du point de presse qu’il a animé le 10 avril 2012 dans son QG à Kati.

Rappelons qu’avant son départ pour le sommet de la CEDEAO à Dakar, le Premier ministre de transition avec pleins pouvoirs, Dr Cheick Modibo Diarra avait déclaré apporter aux chefs d’Etat de la CEDEAO le message des Maliens qui n’ont pas compris certaines décisions issues du sommet d’Abidjan auquel avait assisté le président de la République par intérim. Qui y était seul, sans son Premier ministre, comme il est de tradition.

Des décisions qui n’avaient pas été du goût des Maliens, en ce qui concerne principalement « l’envoi au Mali de troupes de la CEDEAO pour assurer la protection des autorités de la transition« .

Pour le commun des mortels, c’est le président par intérim, Dioncounda Traoré qui est à la base de ces décisions « inacceptables » de la CEDEAO.

En un mot, pour l’opinion publique, le communiqué final du sommet d’Abidjan n’est autre qu’une sorte de vassalisation du Mali. Dans cette situation, Dioncounda Traoré, par ailleurs président de l’ADEMA jusqu’à sa désignation le 12 avril 2012 comme président de la République, apparaît aux yeux de nombre d’observateurs comme quelqu’un qui « n’a roulé au sommet d’Abidjan que pour ses propres intérêts« .

De supputations en accusations, le président par intérim s’est vu isolé, voire marginalisé au sommet d’un Etat qu’il est censé incarner.

Enfermé dans son palais en pleine rénovation après la fuite d’ATT, le président par intérim se voit également incompris à la base, au niveau du bas peuple qui n’a jamais voulu des décisions du sommet d’Abidjan consacré à la situation au Mali.

N’étant donc pas en odeur de sainteté ni auprès du CNRDRE ni auprès du gouvernement de Dr Cheick Modibo Diarra, le président par intérim a, aujourd’hui, voit de plus en plus sa marge de manœuvre rétrécie comme une peau de chagrin. Si les choses continuent d’évoluer dans ce sens, après les 40 jours, soit Dioncounda Traoré démissionne…soit il sera démissionné malgré son désir de rester encore 12 mois comme président de la République intérimaire.

Après cette partie de bras de fer à distance, il est quasi impossible que le capitaine Sanogo, Dioncounda Traoré et Dr Cheick Modibo Diarra, ces trois personnalités à la tête de l’Etat, puissent collaborer en parfaite harmonie. Qui pourra prédire le sort qui sera réservé au président de la République après les 40 jours de son intérim ? Certains n’hésitant pas à voir sa main derrière le contre-coup d’Etat de la nuit du 30 avril au 1er mai…Peut-être des rumeurs mal fondées mais qui ont eu le temps de faire leur effet.

Certainement que la présence dans nos murs, depuis hier, du représentant du médiateur de la CEDEAO, Djibril Bassolé, et du ministre ivoirien Adama Bictogo, pourra faire baisser la tension qui prévaut actuellement au sommet de l’Etat. Et remettre les choses au point afin que la lutte pour la récupération de l’ensemble de notre territoire devienne la priorité ? Mais pour cela, on a indubitablement besoin que le sommet – le CNRDRE, le président de la République par intérim et le Premier ministre – puissent parler d’une même et seule voix. Au bénéfice exclusif du Mali qui est en train de se préparer à la reconquête de sa souveraineté usurpée et de son intégrité bafouée.

Mamadou FOFANA

LIENS PROMOTIONNELS