Vu de l'extérieur, le Mali est au bord de l'implosion. Pourtant, dans la capitale, Bamako, certains continuent de vivre dans une étrange ferveur et une forme d'insouciance. Reportage.
Un de nos confrères nigériens qui nous a rendu visite, il y a peu à Bamako, n’a pas manqué de nous faire remarquer son étonnement quant au flegme adopté par les populations, qui vaquent à leurs occupations habituelles, comme si de rien n’était.
«Du dehors, on imagine que les Bamakois sont sur le qui-vive et n’ont de souci que pour l’invasion islamiste qui a déjà occupé le nord du pays, alors que votre capitale n’a rien perdu de son bouillonnement et de son animation d’antan», avait confié ce confrère.
Avant d’ajouter:
«En côtoyant les gens dans leurs activités quotidiennes, on n’a pas l’impression qu’ils sont conscients de la situation dans laquelle se trouve leur pays. C’est seulement en discutant avec eux que l’on peut percevoir leur angoisse.»
Se refaire une image à l'international
Effectivement, les informations distillées par certaines chaînes internationales basées en Europe affolent et tendent à faire croire que c’est presque fini pour le Mali.
Les faits sont grossis et le tableau noirci au point que les investisseurs et autres partenaires au développement ont tôt fait d’interrompre tous leurs programmes à destination de ce pays.
C’est pourquoi, à travers son jeune ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, nommé à l’occasion de la formation du tout nouveau gouvernement dit d’union nationale.
Le Mali essaie de prouver à l’opinion nationale et internationale que la situation du pays n’est pas désespérée et que, en dehors de l’espace sous contrôle des groupes salafistes au nord du pays, les activités se déroulent correctement au niveau du reste du territoire.
C’est vrai que le coup d’Etat du 22 mars 2011 est venu en rajouter, semant la chienlit au sud du pays, notamment dans la capitale, Bamako, pendant presque quatre mois.... suite de l'article sur Slate Afrique