La dernière Assemblée des Nations Unies n’a pas pu permettre aux autorités maliennes d’avoir le mandat, la caution de l’organisation mondiale qui permettrait aux forces armées de la Cédéao d’intervenir pour déloger du nord les occupants armés.
L’ancien chef de l’Etat sénégalais, présentement président de l’Organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, a déclaré, dimanche dernier, que la seule manière de libérer le nord du Mali est une intervention militaire. Cette question était au centre des débats de la dernière Assemblée de l’Organisation des Nations unies, à New York, et a fait l’objet de nombreux débats, suite à la requête malienne officiellement transmise par le Premier Ministre. Mais, si les contours d’une intervention de la force en attente de la Cédéao se précisent de plus en plus, la question est encore loin de faire l’unanimité.
De fait, une intervention des forces étrangères dans le Sahel rencontre la réticence de certains pays comme la Russie, la Chine et les Etats-Unis d’Amérique. Même si l’administration Barack Obama, selon certaines indiscrétions, serait prête à apporter seulement son soutien matériel pour la formation et l’équipement des forces armées et de sécurité, elle réclame l’organisation d’un Gouvernement démocratiquement élu. Mais d’ores et déjà, il semble que la Mauritanie, qui héberge et sert de caisse de résonance aux indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), et la Côte d’Ivoire, dont le président préside la Cédéao, n’enverront pas de troupes au cas où le projet d’intervention se concrétisait. L’Algérie également serait contre le plan d’intervention
Les plus décidés à aller en découdre avec les terroristes, jihadistes et narcotrafiquants qui occupent le nord malien sont les pays ouest-africains et la France. Le chef de l’Etat sud-africain, Jacob Zuma, pourrait éventuellement apporter sa contribution en troupes. Le président français a pourtant été clair : il faut un déploiement urgent des forces militaires pour libérer le nord du Mali, car la situation est critique. Il faut un plan d’intervention, le plus tôt possible, et une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui l’examinerait. L’intervention militaire au Mali n’est donc plus du seul ressort du Mali ni même de la Cédéao, elle s’internationalise de plus de plus.
Tout le monde semble avoir donc compris que le Mali n’a plus la responsabilité de la sécurisation de la bande sahélo-saharienne. A noter avant tout que ces groupes islamistes, jihadistes et terroristes sont comme un cancer dont les métastases vont se développer et atteindre, d’abord, tous les pays voisins, ensuite, bien au-delà. Ce sont des maladies extrêmement contagieuses qui vont contaminer toute la sous-région avant d’étendre le foyer vers d’autres pays. Ceux-ci ne doivent pas se permettre de rester les bras croisés en espérant que le danger sera circonscrit par des négociations ou des parlotes. Comme l’a dit le Premier Ministre malien, avec beaucoup d’autres chefs d’Etat et de gouvernement, le temps des négociations est passé, place à l’action directe et à la confrontation.
Ici même à Bamako, tout le monde n’est pas d’accord avec Cheick Modibo Diarra qui a osé requérir une intervention militaire étrangère.
En attendant, les pays de la Cédéao qui s’inquiètent et alertent la communauté internationale, ont pris les devants. Depuis quelques heures, une équipe d’experts militaires séjournent à Bamako dans le but d’élaborer un plan d’intervention qui pourrait enlever l’adhésion et la collaboration de l’ONU dont le mandat est impératif pour rendre opérationnel ce plan.
Pendant ce temps, les habitants des régions du nord souffrent le martyr et le calvaire, confrontés quotidiennement à une violence gratuite et inique. Pendant ce temps, l’économie du pays tout entier souffre le martyr et le calvaire du fait de l’arrêt des activités de plusieurs secteurs de production, du gel de la coopération bilatérale et multilatérale.
A noter que les Etats-Unis qui s’évertuent à exiger des élections dans un pays ayant perdu plus des deux tiers de son territoire, ont suspendu pour cela le financement de plusieurs projets et programmes, notamment ceux dont l’aide est budgétaire. Récemment, ils ont suspendu leur financement pour la réalisation de l’Enquête démographique et de santé, et ont exigé que cette opération soit confiée à un bureau d’études privé. Bel exemple de solidarité ?