La prison de Djenné était-elle dans une telle situation de détresse ? On l’ignore. Toujours est-il qu’elle est contiguë à la Gendarmerie de la ville, qui était pourtant le vestibule d’un logement colonial datant de 1906 et formant, avec le camp de gardes, un trio d’imposants bâtiments construits par le colon.
Depuis alors, aucune amélioration n’a été apportée à la prison, surtout qu’elle a été construite… en banco. Aussi n’a-t-elle pas résisté à l’usure du temps et pour cause : 106 ans (2012-1906), ce n’est pas 106 mois ni 106 jours). Mais c’est moins la vétusté du bâtiment qui choque que sa promiscuité. Après une forte pluie, la semaine dernière, une bonne partie de la Maison d’arrêt s’est effondrée comme un château de cartes. Heureusement qu’il n’y a pas eu de perte en vie humaine, ni de dégâts matériels important. Mais à ce rythme, c’est tout le bâtiment qui va s’écrouler si rien n’est fait d’ici là, et le bout du tunnel n’est pas pour bientôt, surtout que les autorités actuelles ont des priorités de gouvernance.