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Transition démocratique : la vérité rougit les yeux mais ne les crève pas
Publié le mercredi 9 mai 2012   |  Info Matin


Prestation
© Getty Images par DR
Prestation de serment: Dioncounda Traoré prend les rênes du pouvoir
12 avril 2012.Bamako,Mali. Cérémonie d`investiture du président par interim du Mali après le retrait de la junte militaire de la tȇte de l`Etat.


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L’intérim ouvert à la suite de la démission du président ATT prendra fin le 21 Mai 2012 sans qu’ait été exécuté son objet principal, à savoir l’organisation de l’élection présidentielle.

Devant le silence de la constitution, la solution ne peut plus être juridique. Le premier constat, c’est que notre constitution a montré ses limites dans la gestion de la vacance de la présidence de la république. En effet, le président intérimaire ne termine pas le mandat, il lui est juste accordé un délai de 21 à 40 jours pour organiser l’élection présidentielle.

Ce délai, même en temps normal, est trop court pour organiser une bonne élection à l’échelle nationale, sans compter la participation des Maliens établis à l’extérieur. Les reformes institutionnelles qui étaient en cours n’avaient pas pris cet aspect en compte. Les meilleures révisions constitutionnelles resteront celles effectuées pour corriger les insuffisances de la pratique démocratique.

En dehors de la solution juridique, comment organiser la future transition, la question de fond restant : qui va diriger cette transition ? Pour mémoire, en mars 1991, le coup d’état militaire dirigé par ATT n’a été que le parachèvement des mouvements sociaux de l’époque.

A qui avait-on confié la présidence de la transition et pourquoi ? C’est le chef des putschistes de l’époque qui a dirigé le CTSP pour la simple raison qu’en plus de la grande méfiance qu’il y avait entre les différents acteurs, les mouvements sociaux n’avaient aucune organisation pour le faire dans des conditions de sécurité et de stabilité.

En mars 2012, ce sont des militaires mécontents qui envahissent les rues suite à la mauvaise gestion de la rébellion et qui,constatant la déliquescence de l’Etat, finissent par fomenter un putsch.

Cette fois-ci, les partis politiques et la société civile n’ont faitque suivre, soit pour soutenir, soit pour dénoncer le coup d’état militaire. Qui détient aujourd’hui la clé de la sécurité et de la stabilité au Mali ?

La CEDEAO, pour des questions de principe, ne nous sera pas d’une grande utilité sur la question de la présidence de la transition. C’est pourquoi, ceux qui exercent une autorité morale, notamment les chefs religieux, les notables,la société civile non inféodée aux partis politiques, doivent prendre l’initiative en faisant une proposition à laquelle je voudrais contribuer avec le cas pratique suivant qui est celui d’un pays voisin du nôtre. Ce pays a connu une rébellion armée qui a conduit à un partage de pouvoirs.

Pendant cinq ans (2002-2007), aucun des premiers ministres nommés sur la base des recommandations de la communauté internationale n’a pu travailler. La stabilité n’est revenue qu’avec la nomination du Chef de la rébellion au poste de Premier Ministre : il avait une armée, un territoire, des revendications. Bref, il était un interlocuteur crédible. On peut gagner du temps au Mali car le Premier Ministre est un homme bénéficiant de préjugés favorables au sein de l’Armée, de la société civile et d’une bonne partie des partis politiques.

En outre, il dispose des pleins pouvoirs, ce qui fait que le président de la transition aura surtout une autorité morale. Les troupes ont besoin d’être rassurées, surtout après les dernières attaques qu’elles ont essuyées. Elles ont besoin d’être rassurées pour jeter les jalons de la reconquête du nord. Cela ne saurait se faire sans un minimum de pardon et d’humilité de part et d’autre. Demander la dissolution du CNRDRE sans rien proposer aux militaires en retour, c’est tenter le diable. La vérité rougit les yeux mais ne les crève pas.

Mahamadou Camara
BPE 3312 Bamako
Camara_m2006@yahoo.fr

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