Dakar - Les ressortissants sénégalais et mauritaniens ne sont l’objet d’aucune violence sur le territoire malien, a assuré, mercredi, l’ambassadeur du Mali à Dakar, Moulay Ali Kalil Askofara, qui a rejeté des allégations sur de présumées violences ciblées contre un groupe d’étrangers.
Des Sénégalais ont soutenu récemment dans des médias locaux avoir été détenus plusieurs jours dans un camp militaire de Kati, non loin de Bamako, d’où est partie le 21 mars dernier une expédition militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré qui était, en fin de son mandat.
‘’Les ressortissants sénégalais et mauritaniens n’ont pas de problème’’, a-t-il dit lors d’une conférence de presse du Collectif des ressortissants maliens au Sénégal (CRMS), axée sur le lancement d’une ‘’caravane de solidarité’’ au profit des populations du nord malien.
Selon l’ambassadeur, ‘’il y a eu des éléments qui ont semé l’amalgame en disant qu’il y a eu des gens qui ont été malmenés, séquestrés, mais ce n’est pas vrai’’. ‘’Il y a eu des contrôles qui ont concerné tout le monde’’, a-t-il reconnu.
A Dakar, le CRMS a annoncé le lancement prochainement d’une caravane de solidarité, pour venir en aide aux populations victimes de la crise dans le Nord de leur pays, occupée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touarègue, et des groupes islamistes.
Le CRMS était en conférence de presse à l’ambassade du Mali au Sénégal. A cette occasion, l’assistance, dont l’ambassadeur malien, a observé une minute de silence à la mémoire des personnes tuées dans cette crise.
‘’Cette caravane vise à colleter des médicaments, des vêtements, etc., auprès des Maliens vivant au Sénégal, mais aussi auprès des sympathisants maliens, pour les acheminer auprès des nécessiteux’’, a expliqué la présidente du CRMS, Nana Aïdara Touré.
Mme Touré a invité les autorités africaines et la communauté internationale à une ‘’action urgente, afin d’éviter un génocide dans le nord du Mali’’.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette caravane, les organisateurs prévoient des journées de sensibilisation, de collecte de dons et ‘’peut-être une grande marche’’, une soirée et un concert. Un compte bancaire a été ouvert sous l’égide du Conseil des maliens au Sénégal.
La collecte de fonds a déjà démarré, selon les organisateurs qui signalent que la caravane, dont la date n’a pas été précisée, quittera Dakar pour se rendre à Thiès, à Mbour, à Kaolack, à Tambacounda, à Kidira, à Kayes et à Bamako.
L’ambassadeur du Mali au Sénégal a salué les organisateurs pour cette "initiative patriotique" et s’est dit convaincu que la caravane réussira. ‘’Au bout du chemin, il y aura la réussite’’, a-t-il déclaré disant sa confiance à ses compatriotes affectés par la crise politico-militaire dans leur pays.
Jeudi dernier à Dakar, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a appelé les forces armées du Mali à se consacrer aux missions régaliennes de protection de l’intégrité territoriale et des populations, en s’abstenant de toutes actions susceptibles de perturber la transition politique.
Les chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO étaient réunis en sommet sur la situation au Mali et en Guinée-Bissau. Ont pris part aussi à ce sommet le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, et le Premier ministre de transition, Cheikh Modibo Diarra.
Le Mali a été, ces derniers jours, le théâtre d’une résurgence de la violence avec des combats qui se sont déroulés à Bamako entre les "bérets verts" que constituent les soldats putschistes dirigés par le capitaine Amadou Sanogo et les "bérets rouges", soldats fidèles au président déchu ATT.
Selon certains médias, les affrontements ont fait au moins 22 morts et plusieurs blessés dans les deux camps et parmi la population civile. Les hommes de la junte ont tenté par la suite à reprendre le contrôle de la situation.