À travers une lettre d’information et de mise au point, deux députés du parti SADI ont saisi le président par intérim de l’Assemblée nationale pour lui expliquer leur position : ils ne démissionnent pas de l’Hémicycle. Du coup, le SG dudit parti, l’honorable Oumar Mariko, qui reste le seul démissionnaire de l’Assemblée nationale, se voit ainsi lâché par ses deux compagnons.
C’est dire que le Dr Oumar Mariko est aujourd’hui le seul partant pour la décision du comité central de son parti relative au retrait de ses députés de l’Hémicycle. Cette décision du parti s’oppose à l’Accord-cadre signé entre l’ex-CNRDRE et la CEDEAO concernant la prolongation du mandat des députés de la représentation nationale. Pourtant, le parti SADI ne disposait que de trois députés à l’Assemblée : puisque Mariko a démissionné, il ne reste plus que deux. Actuellement, les lettres d’information et de mise au point (dont nous possédons copie), des honorables Moussa Coumbéré et Oumou Coulibaly sont sur la table du Bureau de l’Assemblée nationale. Ces deux députés du SADI ont saisi le président par intérim de l’Hémicycle pour informer qu’ils ne démissionneront pas. Le Bureau de l’Assemblée nationale doit donc statuer sur ces lettres dans les jours à venir.
Dans sa lettre, Moussa Coumbéré a précisé que ladite décision de démission de son parti ne saurait l’engager car selon lui, il n’a pas été élu son parti, mais par des électeurs. « Monsieur le Président, cette décision ne saurait m’engager car je n’ai pas été nommé par un parti politique, mais par des électeurs qui se trouvent dans la conscription électorale de Kolondiéba et qui sont d’ailleurs opposés à cette décision de retrait », a-t-il précisé dans sa lettre. Aussi a-t-il signalé qu’il revient à ses électeurs de lui imposer la démission et non son parti. Et l’honorable Coumbéré, d’ajouter : « Dès son élection, le député élu de la Nation cesse d’appartenir à un parti politique et ne peut être rappelé par lui. Le député est une personnalité morale et non physique, c’est-à-dire qu’il n’est pas nommé, mais élu par des mandants. Il est donc le représentant de toutes les sensibilités, y compris celles ayant voté contre ». Par ailleurs, l’honorable Moussa soutient qu’il assumera tous ses droits et devoirs au niveau de l’Assemblée nationale. « Monsieur le Président, je tiens donc à vous dire solennellement que je demeure bel et bien député à l’Assemblée nationale du Mali et à ce titre, j’assumerais tous mes droits et devoirs au niveau de l’Hémicycle », a-t-il précisé dans sa lettre. L’honorable Oumou Coulibaly a également informé le président du « Temple » de Bagadagji qu’elle ne démissionnera pas comme demandé par son parti. « Je viens, par cette lettre, vous informer que je ne démissionnerais pas de l’Assemblée nationale du Mali comme demandé par mon parti. Une loi de prolongation du mandat a déjà été votée par l’Assemblée nationale. Je reste attachée à cette loi qui s’applique à tous les Maliens », a-t-elle indiqué.
A la lumière des teneurs de ces lettres, il paraît désormais évident que l’honorable Oumar Mariko a été lâché par les autres députés de son parti. Il sera donc le seul démissionnaire de l’Assemblée nationale.