La Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a annoncé mercredi avoir renoncé à démilitariser Tabankort, localité du nord et théâtre, ces derniers jours, de violents affrontements entre la Coordination des rebelles et la Plateforme des milices d’auto-défense favorables à l’unité du pays.
‘'Le projet ayant été mal compris et détourné de son objectif principal, n'a plus sa raison d'être'', a déclaré la MINUSMA, soulignant que son souci n'avait été autre que d'identifier une sortie de crise à la situation à Tabankort où les civils étaient en danger du fait de combats entre groupes armés.
Située à 200 km au nord de Gao, la localité de Tabankort, principale ville du nord du Mali, passe pour le bastion des milices d'auto-défense et comme une étape importante sur la route de Kidal où sont basés les mouvements rebelles touaregs.
La publication, par les sites d'information d'un document cosigné par la MINUSMA et la Coordination des rebelles et portant sur la démilitarisation de la zone, a suscité, mardi à Gao, de violentes manifestations anti-ONU au cours desquelles, selon les sources, 3 à 7 personnes ont été tuées.
Beaucoup de Maliens rencontrés à Bamako, la capitale, disent ne pas comprendre pourquoi la Mission onusienne tient à démilitariser Tabankort, sans en faire autant de Kidal, où circulent librement les groupes armés.
La MINUSMA a dénoncé une manipulation du document à des fins politiques, proclamé son impartialité et annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'ensemble de ces événements ‘'regrettables et condamnables''.
Pour mettre fin aux affrontements à Tabankort, ‘'d'autres dispositions seront recherchées en accord avec l'ensemble des parties'', a par ailleurs précisé Arnauld Akodjènou, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de la MINUSMA chargé des affaires politiques.