WASHINGTON - Les Etats-Unis n`excluent pas de mener une
action militaire dans le nord du Mali aux mains d`islamistes, mais soutiennent pour l`instant la Communauté des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) qui cherche à monter une intervention dans ce pays avec le feu vert de l`ONU.
Interrogée mercredi sur une éventuelle opération militaire unilatérale
américaine au Mali, la porte-parole du département d`Etat Victoria Nuland a répondu: "Je ne vais évidemment rien ajouter ni rien n`exclure ici, mais pour le Mali nous sommes concentrés sur les efforts de la Cédéao".
Le Conseil de sécurité de l`ONU tiendra jeudi après-midi à New York des consultations "préliminaires" sur la demande malienne d`intervention militaire dans le nord du pays. Bamako a demandé officiellement à l`ONU un feu vert pour une "force militaire internationale" avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l`aideraient à reconquérir le nord, contrôlé par des
extrémistes islamistes liés au réseau Al-Qaïda.
"Pour le Mali, nous travaillons pour soutenir les efforts de la Cédéao afin de réfléchir plus avant au projet d`une solide force de maintien de la paix qui permette à la fois de sécuriser la capitale (Bamako) et de pousser vers le Nord", a expliqué Mme Nuland.
"Nous avons dit que nous étions disposés à appuyer un projet bien pensé et conduit par la Cédéao, qui serait présenté devant le Conseil de sécurité", a rappelé la porte-parole de la diplomatie américaine.
D`après le Washington Post de mardi, la Maison Blanche, le département
d`Etat et le Pentagone ont engagé une réflexion sur de possibles bombardements de drones dans le nord du Mali contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Sollicité mardi par l`AFP, un porte-parole de la Maison Blanche n`avait pas démenti la tenue de réunions sur le Mali et Aqmi, mais sans en dire davantage.
Le porte-parole du Pentagone, en revanche, avait indiqué que les Etats-Unis "n`envisage(ain)t pas à ce stade d`opérations militaires unilatérales au Mali ou dans la région".
La veille, un haut responsable du département d`Etat avait affirmé que son pays serait prêt à soutenir une intervention armée "bien préparée" et menée par des pays africains dans le nord du Mali pour en expulser la rébellion islamiste liée à Al-Qaïda.