La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), créée le 25 avril 2013 par l’adoption de la Résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU, est en train de déraper au nord du Mali, notamment à Gao.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), créée le 25 avril 2013 par l’adoption de la Résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU, est en train de déraper au nord du Mali, notamment à Gao.
En effet, dans la Cité des Askia, la MINUSMA, qu’on appelle la force impartiale, a tiré à balles réelles sur des manifestants, faisant du coup trois morts et plusieurs blessés.
Déployée en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, la MINUSMA a pour principal mandat de stabiliser les principales agglomérations du Mali et de contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. Elle doit également contribuer à la promotion et à la défense des droits de l’homme, au soutien àl’action humanitaire et à la sauvegarde du patrimoine culturel malien.
Au lieu de remplir pleinement cette mission, elle brutalise, elle tue. Précédemment des cas de viols ont été signalés. Non seulement la MINUSMA ne fait pas son boulot, mais, aussi et surtout, elle intervient de façon partiale entre les différentes parties en conflit. De façon flagrante, elle a toujours pris position pour les mouvements armés de Kidal. En témoignent les récents évènements de Tabankort.
C’est bien le MNLA et le HCUA, réunis au sein de la fameuse Coordination des mouvements armés de l’Adrar des Ifoghas, qui ont rompu le cessez-le-feu, en s’attaquant au MAA et à GHATIA, dans leur fief de Tabankort, situé dans la région de Gao, cercle de Bourem, commune de Tarkint. Cette bourgade de Tabankort est à moins de 200 kilomètres d’Almoustrat, ville occupée par les bandits armés de Kidal. C’est la voie royale pour accéder à cette localité.
La MINUSMA est intervenue pour proposer une solution aux deux parties. Le document signé fait état d’une «zone de sécurité temporaire» à Tabankort. Conséquence: les combattants anti MNLA auraient été désarmés et il aurait un cantonnement des combattants de Ghatia et du MAA, qui n’auraient plus pu se mouvoir dans zone, tandis que ceux de Kidal seraient restés avec leurs armes et auraient continué à circuler librement.
Face à cette situation, considérée comme une politique du deux poids, deux mesures, les populations de Gao, proches des mouvements de Tabankort, ont manifesté leur désapprobation lundi et mardi, avec, hélas, des morts et des blessés dans leurs rangs.
Aujourd’hui, la MINUSMA parle de manipulation politique, de projet de document de travail qui a fuité. Pourquoi n’a-t-elle pas mieux communiqué, pour calmer les esprits et les ardeurs de certains? Elle a laissé faire, jusqu’à l’irréparable. Maintenant, elle cherche des subterfuges pour fuir ses responsabilités dans les tueries de Gao.
Depuis fort longtemps, elle a cessé d’être impartiale, pour revêtir la robe de la partialité, du laisser-faire, de la complicité avec Kidal et, maintenant, elle devient sanguinaire, en tuant des paisibles citoyens au lieu de traquer les terroristes pour lesquels elle est au Mali.
C’est une lapalissade que de dire que la MINUSMA, en dehors des Tchadiens, est décriée comme composée de touristes, à la recherche de mineures et de boissons bien glacées. Ses éléments se la couleraient douce à Gao. Sous leurs barbes, à 10 kms de là, on tire des lance-roquette, un peu plus loin des mines sont posées, les attaques se multiplient, les kamikazes se font exploser. Sans aucune réaction appropriée. Ce n’est pas de cette MINUSMA dont le Mali a besoin.
Chahana Takiou