DAKAR, 03 oct 2012 (AFP) - L'exécution sommaire mardi à Tombouctou, dans le
nord du Mali, par des islamistes armés d'un homme accusé de meurtre, est "un
acte horrible et illégal" dont les auteurs doivent être jugés, a affirmé
mercredi Amnesty International.
"Quels que soient les crimes commis, les exécutions sommaires sont
interdites par les lois internationales humanitaires et sur les droits de
l'homme", rappelle Amnesty dans un communiqué transmis à l'AFP à Dakar.
"Toutes les parties impliquées dans le conflit au Mali doivent s'assurer de
la la protection des civils", ajoute l'ONG de défense des droits de l'homme.
Les islamistes qui contrôlent depuis six mois le nord du Mali où ils
imposent la charia (loi islamique) ont fusillé mardi en public à Tombouctou un
homme accusé du meurtre d'un pêcheur, selon des témoins. L'un d'eux a affirmé
qu'il était membre de la rébellion touareg du Mouvement national de libération
de l'Azawad (MNLA).
Cité par Amnesty, un autre témoin a déclaré qu'avant de l'éxécuter les
islamistes "l'ont d'abord fait prier, puis lui ont ligoté les mains et les
pieds et l'ont forcé à s'agenouiller. Plusieurs d'entre ont tiré sur lui".
"Quand ils ont tiré, la foule a quitté la place pour ne pas voir ça", selon
lui.
Ville mythique, Tombouctou est contrôlée depuis début avril par Ansar Dine
(Défenseurs de l'islam) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), deux des
groupes islamistes armés qui se partagent le vaste nord malien avec le
Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Ces groupes jihadistes en ont évincé leurs ex-alliés du MNLA et ont commis
depuis plusieurs exactions et violences au nom de leur interprétation
rigoriste de la charia dont ils prônent l'application dans tout le Mali.
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