En réaction à la répression sanglante menée par la Minusma sur des manifestants à Gao, la jeunesse de la région à Bamako a animé un point de presse pour dénoncer l’acte criminel et interpeller les autorités de la République. “Nous n’accepterons jamais qu’un groupe minoritaire dicte la loi chez nous. Nous allons mourir pour Tabankort”. Ce sont là les propos entendus au cours de cette rencontre avec la presse à Bamako. Les jeunes denoncent l’attitude du Gouvernement qui semble fermer les yeux sur la réalité du terrain.
“Nous comprenons que le gouvernement du Mali fait la complaisance à la mission de l’Onu dans notre pays”, accuse Aboubacrine Hama qui affirme que l’État du Mali est aujourd’hui dans une situation où on peut dire qu’il est complice du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla) et de la Minusma. Ceci est d’autant vrai que sur le terrain, les militaires maliens ne bougent pas par respect pour l’accord de cessez-le feu. Les jeunes s’interrogent également sur l’importance ou les enjeux de Tabankort.
Tabankort est une bourgade entre Gao et Anefis que se disputent les forces antagoniques. “Si l’Etat ne nous protègent pas, nous allons prendre nos responsabilités”, lance comme avertissement un jeune ressortissant de Gao selon qui c’est parce que le Mnla est aux abois que certains prennent le cas de Tabankort comme argument. “Depuis quand cette bourgade est devenue un enjeu?”, s’est interrogé avec indignation un des conférenciers qui accuse l’État et la MIinusma.
Laya DIARRA