Présent à Addis-Abeba pour le Sommet de l’Union africaine, le ministre algérien des Affaires étrangères et médiateur en chef des négociations de paix au Mali, Ramtane Lamamra, se dit confiant dans un réglement prochain de la crise malienne. Interview.
Jeune Afrique : Les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés sont-elles au point mort ?
Ramtane Lamamra : Non, les discussions ont bien avancé. Fin novembre, les différentes parties ont reçu un projet d’accord global de paix et de réconciliation. Ce texte doit faire l’objet d’une étude minutieuse de chacun, puis d’une reprise de négociations de front, afin de résoudre toutes les questions qui resteront en suspens. Il y aura, à Alger, une finalisation de cet accord. La signature formelle, elle, devra être faite sur le territoire de la République du Mali.
Quels sont les principaux points de blocages ?
Peut-on parler de points de blocage ? Nous avons plusieurs options sur les différentes questions qu’il reste à résoudre, qu’elles soient institutionnelle, politiques, ou sécuritaires. Le diable est dans les détails et tout cela demande à être fignolé. Certains aspects demanderont peut être des dispositions transitoires, notamment en matière de sécurité, parce que la construction d’une armée nationale prendra du temps. Le travail n’est donc pas fini, mais en ce qui concerne le fond, il est quasiment ficelé.
L’hypothèse du fédéralisme est-elle définitivement écartée ?
Oui. Le 24 juillet, après une série de négociations, les différents mouvements armés du Nord ont signé une feuille de route consacrant le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali.
La lenteur des négociations est-elle liée à la multiplicité d’acteurs qui y participent ?
Il y a deux choses. D’abord, au niveau de l’équipe de médiation, nous avons réussi le tour de force de ramener au sein de la même équipe toutes les parties prenantes : États, organisations sous-régionales, et organisations internationales. Elles ont toutes un rôle à jouer. Au niveau des parties maliennes, nous souhaitons le regroupement plutôt que la fragmentation. Il faut que les chefs des mouvements armés, et en face, les ministres mandatés par le président IBK, soient présents.
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