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La violence au Mali inquiète ses voisins africains
Publié le vendredi 30 janvier 2015  |  magharebia.com
24e
© Autre presse par Presidence CI
24e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba
Vendredi 30 janvier 2015. Addis-Abeba L’avancée des islamistes de Boko Haram au Nigeria et dans les pays limitrophes, le conflit sud-soudanais, la propagation du virus Ebola sont au centre des échanges au 24e sommet au cours duquel Robert Mugabe,a été désigné pour prendre la présidence tournante de l’Union




L'insécurité qui règne dans le nord du Mali inquiète l'ensemble de la région du Sahel-Sahara. Les dernières violences en date, dans la soirée du mardi 27 janvier, ont impliqué plusieurs kamikazes. Douze personnes ont trouvé la mort dans l'affrontement entre groupes armés à Tabankort, non loin de Kidal.
Cet incident meurtrier s'est produit quelques jours après que le chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) a exprimé sa profonde préoccupation face à la dégradation de la situation.
Les troubles persistants qui secouent le nord sont "de nature à dangereusement compromettre les chances de succès des pourparlers de paix d’Alger", a déclaré Pierre Buyoya le 22 janvier, ajoutant que toutes les parties maliennes devraient mettre les objectifs de "paix durable dans le pays" au-dessus de tout autre objectif.
"Depuis la fin de l’opération Serval, nous avons assisté à un retour progressif des groupes jihadistes [...]. Ils deviennent de plus en plus offensifs et les opérations se multiplient contre les troupes internationales et l’armée malienne", a expliqué Django Coulibaly, spécialiste malien de la sécurité.
Ces groupes jihadistes "constituent une menace non seulement pour le Mali, mais aussi pour des pays comme l’Algérie et la Mauritanie", a-t-il ajouté. "Ce qui se passe au Mali aura forcément un impact direct sur la région."
"Il est nécessaire de coordonner les efforts pour mener une riposte régionale contre ces groupes. De ce fait, l’aide d’un pays comme l’Algérie, qui avait soutenu Serval, est toujours nécessaire", a précisé Coulibaly.
Selon lui, l'Algérie "est la seule puissance régionale à disposer d’une solide expérience en matière de lutte contre le terrorisme".
Pour Jidou Ould Sidi, spécialiste des questions sécuritaires : "la fin de la crise malienne n’est pas pour demain, car le nord du Mali demeure une zone de non-droit où prolifèrent les trafics en tous genres. Il ne s’agit donc pas d’une simple affaire de terrorisme, mais de crime organisé basé sur les stupéfiants, le blanchiment d’argent et bien d’autres crimes."
"L'influence de cette crise s'est fait ressentir très loin et son impact sur la sécurité de la région est avéré. C’est ainsi que la Mauritanie qui abrite plus de 100 000 réfugiés maliens, est en première ligne. Et la menace est certaine", a estimé Ould Sidi.
En outre, les activités du groupe dissident d'al-Qaïda du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), "qui recrute dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest est une menace directe pour tous les pays limitrophes", a prévenu l'analyste.
D'après le journaliste malien Alpha Mahamane Cissé, la "crainte de voir le nord basculer de nouveau dans l’occupation terroriste" s'est accrue avec l’annonce du retour d’un groupe jihadiste conduit par Sanda Ould Bouamama (alias Abou Mohamed).
"Dans le nord du Mali, le retour en catimini de l’ex-porte-parole officiel du groupe Ansar al-Din coupe le sommeil aux populations", a indiqué Cissé.
"Accompagné d’un petit groupe d’idéologues, le terroriste parcourt les contrées," a expliqué le journaliste malien à Magharebia. "Il dispose de moyens conséquents."
Ould Bouamama recrute activement "de jeunes gens prêts à tout prix à se lancer dans le jihad", a conclu Cissé.
Par Bakari Guèye à Nouakchott pour Magharebia
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