Le premier conseil des ministres du gouvernement de transition du Mali a débuté mercredi matin aux environs de 10h00 GMT au Palais présidentiel de Koulouba (sur les hauteurs de Koulouba).
Reportée le 2 mai dernier suite aux affrontements violents entre différentes composantes de l’armée malienne, cette première session ordinaire est présidée par le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré.
Elle va sans doute plancher sur la Feuille de route du gouvernement de la transition avec comme priorités la reconquête de l’intégrité territoriale du pays par “tous les moyens”, les préparatifs des prochaines élections présidentielles et les questions sécuritaires de la transition démocratique qui débute le 23 mai 2012. Le président par intérim et le gouvernement de transition ne peuvent pas également passer sous silence l’impasse politique vers lequel le pays se dirige à l’absence de tout consensus sur cette période de transition.
Les questions économiques, surtout le financement de la Feuille de route de la transition, vont être sans doute beaucoup débattues lors de ce premier conseil des ministres. Surtout que, selon des sources proches de la Primature, le budget national serait déjà déficitaire de 1/3 du budget national. Sans compter que les recettes fiscales, notamment douanières, sont également en chute libre.
Ainsi, des sources proches du ministère de l’Economie et des Finances, les recettes douanières d’avril 2012 font état d’un manque à gagner d’environ 10 milliards de FCFA. Les impôts seraient encore dans une position plus désastreuse puis que la grande partie des sociétés et entreprises sont au bord de la faillite.
Pis, les Partenaires techniques et financiers (PTF) du pays menacent de suspendre définitivement, à partir du 21 mai, leurs aides de cette année si la junte malienne continue à s’accrocher au pouvoir et à mettre les battons dans les roues des institutions de la transition.
Au même moment, les défis financiers ne font que surgir. Le pays a par exemple besoin de 10 millions de dollars pour soulager ses réfugiés dans les pays voisins et les déplacés internes.
Comme on le voit, cette première session du conseil des ministres du gouvernement malien de la transition se tient au moment où ce pays, autrefois cité comme modèle de démocratie en Afrique, est actuellement en proie à une crise sans précédent. De Kidal à Bamako, les problèmes s’accumulent et s’imbriquent les uns dans les autres, sans que l’once d’une solution ne se dessine à l’ horizon.