Grâce aux négociations de bonnes volontés, le problème entre les deux bérets est déjà réglé. Dioncounda Traoré, dans son adresse pour le 22, a pourtant déclaré qu’il allait s’en occuper.
La guerre fratricide qui oppose les frères de Kati et de Djicoroni a failli saper les assises du Mali. Depuis, les deux ne soufflaient pas dans la même trompette. Mais, les jeunes de Djicoroni para, le quartier qui abritent le Qg du régiment des commandos para, alias bérets rouges ont donc formé une délégation pour aller voir l‘imam Minta pour exposer leur problème et la solution qui va avec. Convaincu, le chef traditionnel se rend chez le chef de village. De fil en aiguille, les deux vont impliquer tous les protagonistes dans leur démarche. Les bérets rouges sont ravis et, à Kati, le capitaine Sanogo montre sa disponibilité à œuvrer dans la réussite de l’entreprise. Il fera savoir à son entourage qu’il était pour la démarche. Il est à noter que l’adjudant chef Doumbia, béret rouge, habitant du quartier et surtout conseiller du chef de village, aura un rôle de facilitateur important.
Durant une semaine entière, les combattants de la paix vont faire la navette pour préparer le jour de la vérité. Il tombera sur le mercredi 19 septembre, jour du Conseil des ministres qui allait déterrer la hache de guerre contre les motocyclistes (c’est comme ça que, eux, voient la chose). Ce jour là, les trois groupes se retrouvent face à face à l’Aci 2000 au siège du Haut conseil islamique. Mahmoud Dicko, l’omniprésent, qui dirige les débats donne la parole aux interpellés afin qu’ils répètent ce qu’ils ont dit à eux. Leurs propos peuvent être résumés comme suit : nous ne sommes pas fiers de ce que nous avons fait. Le regret est aujourd’hui notre lot. Nous demandons humblement et sincèrement pardon à nos frères d’armes. Nous demandons pardon aux Maliens. Au nom des frères, la délégation des bérets verts, conduite par le lieutenant Amadou Konaré, accepte le pardon, devant tant de sincérités, il n’avait pas le choix.
Les frères ont alors discuté, en présence des saints hommes, des détails des futures relations membres d’une famille. Cela est d’autant plus vrai qu’un béret rouge pointe le colonel Youssouf Traoré (pas l’ami de GMT) pour dire : son frère de lait est l’un des nôtre, on ne doit pas se battre entre nous.
Trois jours plus tard, Dioncouda Traoré dira à la télé à l’occasion du 22 : « Nous avons besoin de régler le problème des bérets rouges et des bérets verts. Nous allons nous y employer dans les jours à venir.» Un proverbe africain dit ceci : » mieux vaut avoir un ‘’ngana’ que d’être ‘ngana’’ soi-même. Notre président devait le savoir et reconnaître les mérites d’autrui au lieu de vouloir tirer la couverture à lui.