Le Président du CNID, non moins ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Me Mountaga Tall, n’a pas dérogé à la tradition. A l’instar des années passées, il a présenté à la presse ses vœux de bonne année le jeudi 29 janvier dernier à la Maison de la presse. Au cours de cette cérémonie, il a échangé avec les journalistes sur les sujets brûlants de l’actualité.
Entouré des membres du Comité directeur du Parti du Soleil levant, il s’est notamment appesanti sur la situation qui prévaut au Nord du Mali et les négociations en cours à Alger, qui devraient, selon lui, ramener la paix. D’où son invitation à l’opposition de calmer le jeu dans cette période de crise que le Mali traverse.
«A ce sujet, force est de constater que certains de nos compatriotes ont confondu la position du Mali avec le projet d’accord élaboré par la médiation. Or ce dernier, comme son nom l’indique, n’est qu’un projet et, comme tel, il est soumis aux observations des parties prenantes au processus de paix. Par ailleurs, certains ont demandé l’organisation d’un Forum national sur le processus», a-t-il déclaré.
Avant de s’interroger: «est-il encore nécessaire d’organiser un forum sur une question sur laquelle des concertations avec tous les acteurs ont déjà été menées? Le Haut représentant du Président de la République n’a-t-il pas conféré avec la classe politique et la société civile? Chacun, en vérité, a eu l’occasion de donner son point de vue, de faire ses analyses et d’enrichir le débat. Ne faudrait-il pas éviter aujourd’hui des polémiques sur un sujet qui requiert l’unité nationale?».
C’est à cause de toutes ses interrogations que Me Tall tenu à rappeler à l’opposition que «lorsque que l’unité nationale est en cause, comme dans le cas de la crise du Nord de notre pays, la classe politique doit faire preuve de cohésion et d’unité. En tous cas, c’est le comportement que le CNID a observé lorsqu’il était dans l’opposition et qu’une crise similaire avait éclaté au Nord. Nul, alors, ne nous a entendu à l’époque porter des critiques publiques sur l’action du Gouvernement en la matière».
Auparavant, en militant infatigable de la promotion de la liberté de la presse, il a regretté la chute du Mali de la 99ème à la 122ème place dans l’édition 2014 du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières. Il a expliqué cette chute par la crise au Nord de notre pays, avant de se réjouir que courant 2014, il n’ait pas été constaté au Mali de cas attentatoire pouvant constituer une atteinte à la liberté de presse.
Au passage, il a brossé les épreuves que les hommes de média traversent dans l’exercice de leur profession hors des frontières maliennes, comme le prouvent les chiffres, 67 journalistes tués en 2014, déjà 8 morts en 2015 et 165 autres emprisonnés.
Comme toujours, il s’est déclaré favorable à la dépénalisation des délits de presse et prôné l’obligation de rectifier, de réparer ou de sanctionner par les pairs, avec l’application des règles déontologiques.
Concernant l’affaire Charlie Hebdo, autant le Président du CNID a condamné les atteintes faites à la vie des journalistes, autant il a condamné les caricatures du Prophète (PSL). Car, à l’en croire, presse doit rimer avec responsabilité et respect de l’autre.
Youssouf Diallo