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Port obligatoire de casque : Une peau de banane sous les pieds de ‘Kati’ ?
Publié le jeudi 4 octobre 2012  |  Le Matin


Tournée
© aBamako.com par as
Tournée du Lt Col Abdoulaye Koumare, Ministre des Transports et des Infrastructures Routières pour la premiere journee de casque obligatoire.
Lundi 1er octobre 2012. Bamako. Le ministre a distribué 50 casques et a misé sur la sensibilisation.


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Pourquoi cette obligation pour motocyclistes ? Pourquoi en ce moment ? Et pourquoi un délai aussi court ? La manière aussi de prendre la décision en Conseil des ministres est étrange.
Normalement en Conseil des ministres, c’est le chef du département concerné qui fait d’abord une communication sur un problème. Le sujet est discuté et une décision est prise éventuellement. Ce 19 septembre, il en a été autrement. Il faut lire le journal officiel pour s’en rendre compte. En effet, on peut y lire, en ce qui concerne le sujet qui nous concerne ici, que « le Conseil des ministres a été informé de la mise en œuvre du contrôle et de la sanction des contrevenants au port obligatoire du casque de protection des motocyclistes à partir du 1er octobre. » Par qui les ministres ont donc été ‘informés’, et (on le sait depuis) verbalement seulement ? Qui et pourquoi ? Mystère !
La voix qui a fait cette ‘information’’, elle est forcement puissante, savait ce qu’elle faisait : que sans faute cela allait créer un monumental bordel dans le pays. Le port obligatoire de casque a été décidé par décret par Alpha Oumar Konaré le 26 mai 1999 ; certainement pour plaire et recevoir des sous de quelques Ong internationales ou gouvernements à coté de la plaque. Konaré a pris le décret mais ne l’a pas mis en œuvre. ATT, sûr de lui, l’a tenté dix ans plus tard, mais a vite balancé au diable cette chaude et démentielle patate de malheur.
C’est donc au moment où les parents ploient sous les nombreuses et incontournables fournitures scolaires, où le sort de la patrie est sans doute aux mains des Nations-Unies et où les envahisseurs armés coupent les mains, taillent les pieds et engrossent les filles et les épouses des innocents vaincus, c’est à ce moment précis que quelqu’un (il n’y a pas de leader au Mali) lance cette bombe incendiaire dans le pays. Si Machiavel a eu tant de succès depuis des siècles, c’est parce qu’il avait mis le doigt où ça fait mal. Il n’y a pas de responsable au Mali, pas d’interlocuteur digne de ce nom mais il y’a un ministre en charge des transports. Ca, les Maliens le savent. Il y’a aussi un ministre de la sécurité publique, et ça aussi, les citoyens le savent. Les habitants sont, même, au courant de l’exigence d’un ministère de l’administration territoriale. Ils seront tous unis dans la disgrâce qui ne manquera pas si l’affaire du casque va au bout tel que voulu par le monsieur « X » qui a décidé de réveiller la bête.
Déstabiliser le capitane Sanogo ?
Et comme par hasard, tous ces ministres sont des militaires et, de surcroit, sont des représentants de la junte au gouvernement. Apparemment, ils ont senti le danger venir. C’est ainsi que dès que la nouvelle empoisonnante s’est rependu comme une trainée de poudre maléfique (tous les Maliens se tiennent au courant du Conseil des ministres des fois où tout peut arriver arrive à soi ou à une relation) le Lt.col Koumaré, (à tout seigneur tout honneur, il est en première ligne en tant que ministre des transports) est monté au créneau pour désamorcer la bombe. Il est à parier que la meute des policiers ne sera pas lâchée sur les motocyclistes comme des sauvages dans les jours à venir. Car l’on peut se demander, juste hypothèse, si cela ne constituait pas une tentative qui s’inscrit en droite ligne dans les sillages du 30 avril-1er mai. Dans quel cas le capitaine ‘Boli’ serait le destinataire final de cette manœuvre. Affaire à suivre.

Amadou Tall

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