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© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de l’URD Bamako, le 19 novembre 2014. L`URD a organisé une conférence de presse sur les principales questions d’intérêt national au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), la cérémonie était présidée par son parrain M. Soumaila CISSE. |
Suite aux événements douloureux survenus le 27 janvier 2015 à Gao entre la population et la Minusma ayant causé des morts et des blessés, une délégation de l’opposition s’est rendue, hier 2 février 2015, dans la cité des askia, pour présenter ses condoléances aux familles des disparus, soutenir les blessés, marquer sa solidarité envers Gao mais aussi et surtout passer un message d’apaisement, d’union et de réconciliation nationale. A cet effet, elle a remis 2, 5 millions de FCFA aux victimes. La délégation était composée de Soumaïla Cissé, Iba N’Diaye de l’Urd, Tiébilé Dramé, Mamadou Lamine Touré du Parena, Amadou Abdoulaye Diallo du Pdes, Yaya Coulibaly du Prvm Fasoko. Ils ont été accueillis par une foule nombreuse avec sa tête le maire de la ville Sadou H Diallo. Au cours de cette visite, la population de Gao a déploré son abandon par l’Etat.
La journée d’hier fut vraiment un véritable marathon pour l’opposition. Arrivé à Gao des 11heures à bord d’un avion de la Minusma, la délégation s’est rendue au gouvernorat où elle a été accueillie par le gouverneur Oumar Baba Sidibé. Après la présentation de la délégation faite par Dagamaïssa, les leaders de l’opposition ont indiqué que leur présence à Gao est de passer un message d’apaisement, de contribuer à réunir tous les fils du Mali et d’œuvrer à la réconciliation nationale. Le gouverneur a remercié l’opposition pour ce geste. « Il y’a deux mois la situation sécuritaire s’est dégradée de manière considérable. Il est important de savoir ce qui est à l’origine de tout ça », a dit le gouverneur.
Meeting de l’opposition à Paris
Après le gouvernorat, cap sur l’hôpital pour s’enquérir de la situation des blessés. Ici, le directeur général de l’Hôpital, Amadou Maïga a expliqué la délégation cet événement douloureux. Selon le directeur général, il y’a 20 blessés et trois décès. Séance tenante, après avoir souhaité meilleure santé aux blessés, l’opposition a donné 1,5 millions de FCFA pour les familles endeuillées et 1 million de FCFA pour les blessés. Puis, la délégation s’est rendue à la famille des trois disparus pour présenter ses condoléances. Parmi ces disparus, un chauffeur d’Oxfam et un comptable.
Le chauffeur d’Oxfam a été atteint par une balle au moment où il ramenait ses enfants de l’école à la maison. Toutes ces trois familles endeuillées ont vivement remercié l’opposition pour cet attachement à Gao et à la communauté de Gao. « C’est un acte patriotique que vous venez de faire », ont-elles dit. Lors d’une prière de bénédictions à la mosquée de Gao, l’imam Issa Abdallah a offert un bélier blanc aux leaders de l’opposition.
La population fustige le comportement de l’Etat malien
Ensuite, une rencontre s’est tenue au domicile de Ali Babi Maïga, président du cadre de concertation des sages de Gao. Une occasion saisie par les jeunes aussi bien que les femmes pour exprimer leurs ras-le bol. Ali Babi Maïga a souhaité la bienvenue à la délégation et a souhaité que l’opposition soit leur porte-parole. « L’opposition doit dénoncer et déplorer l’acte d’insécurité qui vient d’être fait. On a été délaissé et abandonné par l’Etat. C’est le moment de donner la sécurité aux jeunes de Gao. On va continuer à dénoncer et à sécuriser Gao. On ne peut pas être esclave chez nous. Gao est le Mali, mais ne vit pas bien », a martelé le vice-président du conseil régional des jeunes de Gao, Mohamed Maïga.
La représentante des femmes, Mariam Diakité abondera dans le même sens. Pour sa part, le maire Sadou H Diallo a déploré l’insécurité dans sa région. « Notre jeunesse est en droit de faire ce qu’il est en train de faire. Je suis derrière la jeunesse de Gao, nous soutenons nos jeunes », a dit Sadou Diallo. En réponse, Soumaïla Cissé a fait savoir qu’ils sont solidaires avec Gao. « Nous n’avons cessé de dénoncer le fait qu’il n’y’a pas d’Etat. Nous avons un problème de sécurité. Le pays va mal. Nous voulons que le Mali soit sécurisé. Il n’y’a pas de Mali sans Gao. Nous voulons que nos enfants étudient et développent ce pays. Il faut une position commune pour faire face à l’insécurité. Nous avons besoin d’un pays apaisé.
La colère ne réglera rien. La Minusma et tous ceux qui nous aident vont partir un jour. Le rôle de la Minusma est de protéger les civils, ce qui est arrivé est regrettable et ne devrait même pas arriver », a dit le président de l’Urd Soumaïla Cissé. A sa suite le président du Parena, Tiébilé Dramé a rendu un vibrant hommage aux jeunes de Gao. « Nous devrons tout faire pour réunifier notre pays. Nous sommes venus à Gao pour voir de visu la situation à Gao, présenter nos condoléances et saluer les blessés. Ce pays a besoin de vous, les jeunes. Merci Gao, nous sommes Gao et nous sommes avec vous. Votre combat ne sera pas oublié », a déclaré le président du Parena.
Enfin, le siège du Pdes à Gao a été mis à profit pour clôturer la visite. Là aussi, Soumaïla Cissé a rappelé que la Minusma doit respecter la vie humaine. « Personne ne défendra le Mali mieux que nous mêmes. Nous aimons notre pays », a-t-il dit. Amadou Abdoulaye Diallo du Pdes abondera dans le même sens. Par ailleurs, la délégation a tenu une rencontre à huis-clos avec les représentants de la Minusma à Gao.
Aguibou Sogodogo, envoyé spécial à Gao
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