Il ya près d’un an, l’Ambassade du Mali en Cote d’Ivoire a été saisi par le Ministère de l’Intérieur du Mali pour organiser la deuxième phase de la prolongation du recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil RAVEC dans ce pays. Ainsi donc depuis huit mois, une commission d’organisation du Ravec, présidée par le Consul Général et composée de douze membres est à la tâche sans relâche.
Mais au moment où tout était prêt pour un démarrage effectif de cette vaste opération du 12 Janvier 2014 au 14 Février 2015, un blocage vient tout arrêté. La centaine d’Agents recenseurs formés et les responsables communautaires se perdent en conjecture. Pourquoi les phases de prolongation et d’achèvement attendues par les Maliens de Cote d’Ivoire n’arrivent pas à démarrer véritablement dans un pays où nos compatriotes se comptent par millions ?
En effet, une première phase du Ravec avait eu lieu du 02 Décembre 2012 au 03 Janvier 2013 en Cote d’Ivoire. Lors de cette phase les deux Juridictions Consulaires Abidjan et Bouaké, avaient enregistrés un effectif de 135.000 Maliens recensés dont 105.000 à Abidjan avec 60 valises et 30.000 à Bouaké avec 30 valises. Face à l’insuffisance des résultats enregistrés (seulement 135.000 Maliens sur une estimation de trois millions de Maliens à recenser), les associations et les organisations de la société civile et le Collectif des 26 Partis Politiques représentés en Cote d’Ivoire ont enfourchés leurs trompettes afin d’interpeller le Gouvernement pour une véritable politique de recensement des maliens de Cote d’Ivoire.
Au lieu de cela, notre pays continu à faire un simulacre d’enrôlement de nos compatriotes vivant en Cote d’Ivoire. La preuve, en 2014, alors que la phase de prolongation du Ravec n’est pas achevée en Cote d’Ivoire, le Ministère de l’Intérieur initiait l’achèvement du Ravec dans ce pays avec seulement trois valises à Abidjan et deux valises dans la Juridiction Consulaire de Bouaké. Pour quel résultat ? Il a fallu que la Société civile et le Collectif des Partis Politiques donnent une fois de plus, de la voix pour obtenir de justesse un mois de prolongation du Ravec en Cote d’Ivoire, pour atteindre un effectif de 500.000 Maliens avec moins de 75 Valises (50 à Abidjan et 25 à Bouaké). Quelle mascarade de la part du Ministère !
Qu’à cela ne tienne, dans le mois de Décembre 2014, débarquent des formateurs du Ministère pour le début d’un mois d’enrôlement des deux Juridictions Consulaires d’Abidjan et de Bouaké. 120 Agents sont formés à Abidjan et 50 à Bouaké en plus de 10 Agents pris en charge par le PAPEM pour la phase d’achèvement en Cote d’Ivoire. La Commission d’organisation se met à pied d’œuvre pour encadrer les opérations.
De sources proches de celle-ci, une somme de 39 millions seraient déjà envoyée pour la rémunération des Agents et toutes les dépenses entrant en compte dans cette opération qui durera un mois et couvrira 135 localités dans la Juridiction d’Abidjan et une quarantaine dans celle de Bouaké (cette juridiction a bien eu son enveloppe à part). Tout était près pour le démarrage du Ravec du 12 Janvier 2015 pour prendre fin le 14 Février 2015. Déjà à la fin du mois de Décembre 2014, les responsables communautaires étaient fin prêts à recevoir les Agents sur le terrain.
La Chancellerie Malienne avise les Autorités de la Cote d’Ivoire afin qu’elles donnent leur accord pour le top départ. Cela fait aujourd’hui un mois que la Cote d’Ivoire ne réagit pas. Ce silence assourdissant des Autorités Ivoiriennes met mal à l’aise la communauté Malienne de Cote d’Ivoire qui s’interroge sur les raisons de ce mutisme. Ce pays a pourtant reçu à travers son Ministère des Affaires Etrangères, une notification de l’Ambassade du Mali par une note diplomatique. Note qui restera sans réponse jusqu’à nos jours.
Alors, il faudra bien que cette opération démarre un jour, la balle est donc dans le camp du Gouvernement Malien qui doit réagir au risque d’être de laisser aux maliens vivants en Cote d’Ivoire l’impression d’être abandonnés par leur pays.
De Gildas correspondant du Républicain à Abidjan