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Transition politique et sortie de crise au Mali : Pr Dioncounda Traoré, le moindre mal
Publié le jeudi 10 mai 2012   |  L'Indépendant


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© L'Indépendant par DR
Crise politique au Mali : Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra


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A travers l’Accord-cadre du 6 avril 2012, le Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (aCEDEAO) avaient donné une chance au Mali de retrouver une certaine » normalité « . Ce qui a conduit à la formation du Gouvernement de transition du Dr Cheick Modibo Diarra. Tous les acteurs du processus de sortie de crise doivent se satisfaire du fonctionnement de ce «dispositif dispositif» jusqu’à la libération totale des régions Nord. Malgré toutes les récriminations.

Le sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 26 avril 2012 à Abidjan avait décidé que le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré doit diriger la transition pour une période de douze mois.

A cela s’ajoutait l’envoi au Mali de troupes militaires de l’organisation ouest-africaine… Ces décisions de la CEDEAO n’ont apparemment pas été appréciées par la junte qui a bruyamment affiché son désaccord. Le capitaine Amadou Haya Sanogo a ainsi montré sa détermination et donc, celle du CNRDRE d’être présent dans le jeu politique à venir.
Le récent sommet de Dakar du 3 mai a fait l’impasse sur la question de la transition malienne. Mais des discussions se poursuivent entre les émissaires du capitaine et le médiateur. Si pour l’envoi des forces en attente de la CEDEAO, il est désormais indiqué que ce sera à la requête des autorités maliennes, il semble que les pourparlers achoppent. Il est finalement question de savoir si Dioncounda Traoré va poursuivre son séjour à Koulouba ou s’il va céder le reste du bail au Capitaine putschiste.

Le président intérimaire vient de démontrer qu’il est disposé à s’incliner devant le » souhait partagé » des uns et des autres, ne souhaitant pas constituer un problème à une solution de sortie de crise. « Les moments que nous vivons sont extrêmement difficiles. Ils demandent de la part de chacune et de chacun d’entre nous engagement, abnégation et dépassement de soi.

En ce qui me concerne, j’ai accepté d’assumer ma part de responsabilité et ma mission constitutionnelle avec humilité et détermination, pour autant que je puisse constituer une solution pour les graves questions auxquelles le peuple malien doit trouver des réponses. En aucun cas, je ne serai, ni n’accepterai d’être un problème pour ce pays. Je me place donc en dehors de toutes les supputations et de toute la polémique sur les » 40 jours » ou les » 12 mois « , etc. et je dis très clairement que si tel est le souhait partagé, je ne resterai pas une seconde de plus que les quarante jours de l’intérim.

Je souhaite que toutes et tous, nous nous focalisons sur l’essentiel. Cet essentiel étant : l’unité nationale ; l’intégrité de notre territoire ; la République et la démocratie.
Mes chers compatriotes,
J’ai foi en le peuple du Mali ; j’ai foi en les hommes et les femmes
de ce pays ; j’ai foi en notre volonté commune de surmonter les douloureuses épreuves du moment qui nous accablent.

J’ai foi également en notre armée, reconstruite, réconciliée avec elle-même, équipée et préparée à souhait pour mener à bien la mission qui est la sienne et dans laquelle nous devons tous l’accompagner… « , a déclaré Dioncounda Traoré dans son message du 1er mai.

Or, il est établi qu’en dehors d’une frange d’extrémistes, la majeure partie de la classe politique se méfie de la junte. Plusieurs alliés d’hier du CNRDRE ont commencé à prendre leurs distances vis-à-vis du capitaine Sanogo. Le fait que même ses alliés politiques n’ont pas été associés à la formation du Gouvernement a fait réfléchir Oumar Mariko et les autres sur les intentions réelles du chef du CNRDRE. Est-il en mesure de gérer le pays avec un esprit de rassemblement en vue de le pacifier ? Ne sera-t-il pas tenté de s’éterniser au pouvoir malgré le discours qu’il tient? Ces questions se posent aussi bien aux acteurs politiques que chez les soutiens de la junte au niveau de la société civile, voire au sein de l’armée.

Au plan international, l’on assistera probablement à une levée de boucliers si le chef de la junte finissait par » prendre ses responsabilités », en s’autoproclamant chef de l’Etat à l’expiration des 40 jours du président intérimaire. Avec le risque certain d’un retour à la case départ avec son corollaire d’embargo, de sanctions diverses et d’intimidations. Sans compter les dissuasions multiformes des partenaires occidentaux quant à la « fréquentabilité » de la destination Mali.

Il est unanimement reconnu aujourd’hui qu’il n’est nullement facile pour les milieux d’affaires, et les partenaires au développement de s’accommoder d’un pouvoir militaire. Surtout que la junte du capitaine Sanogo s’est déjà tristement illustrée dans des arrestations arbitraires, dans des affrontements sanglants, dans des cas de pillages. Ce qui n’est aucunement rassurant quant à son image et à sa capacité de contrôler ses troupes.

Les discussions, qui se poursuivent actuellement avec le médiateur à travers ses émissaires spéciaux à Bamako viseraient à faire comprendre au capitaine que Dioncounda Traoré est finalement le moindre mal. La carte Dioncounda sera celle qui permettra au Mali de garder l’image, certes édulcorée, d’un pays «normal» sur la scène internationale. Dans la mesure où, l’ancien président de l’Assemblée est reconnu pour son humilité, sa modestie, sa capacité à rapprocher les milieux politiques antagonistes comme il a su le faire à la tête de l’Hémicycle.

En définitive, c’est aux forces vives du Mali de se donner la main à travers le cadre de concertation que préconise la Déclaration de Ouagadougou, en optant pour le moindre mal. Et éviter d’engager le pays dans une aventure avec des putschistes aux commandes.

Bruno Djito SEGBEDJI

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