Ils sont plus de 1 000 jeunes combattants volontaires, regroupés dans la base du Mouvement à Soufouroulaye, à quelques 25 km de Sévaré. Ils sont animés d’une seule volonté, aller déloger de leur territoire les islamistes du MUJAO, d’Ançardine, d’AQMI et autres bandits qui occupent les régions Nord de notre pays depuis maintenant plus de 6 mois.
Pour les soutenir et les galvaniser, en attendant le déclenchement de la bataille pour la libération des régions occupées, le tout nouveau Président de la branche politique du Mouvement Ganda-Izo, Ibrahim Abba Kantao, leur a rendu visite le samedi 29 septembre dernier.
Pour la circonstance, il était accompagné de quelques membres du Bureau de la Coordination nationale du mouvement. Il s’agit du Secrétaire exécutif Hachimi Sidibé, du Secrétaire chargé de la mobilisation des ressources, Mohamed Laminé Sidibé, du Secrétaire chargé de la solidarité, Aliou Hassane Diallo, non moins frère aîné de feu Amadou Diallo et Ousmane Mohamed, Chargé de la jeunesse et de l’emploi.
La délégation a été reçue par les responsables de la Coordination régionale de Mopti, dont, entre autres, le Chef d’état-major Ibrahim Diallo, le Président de la Coordination régionale, Aliou Maïga et son Secrétaire général, Ibrahim Garango. Cette visite fait suite aux changements à la tête de la branche politique du Mouvement Ganda-Izo.
En effet, malgré l’éviction de Mahamadou Atteyabou Maïga du mouvement fondé par le Sergent-chef Amadou Diallo, celui-ci se promenait partout en affirmant qu’il demeurait le Président de la branche politique Ganda-Izo. Cette situation donnait une fort mauvaise image du mouvement. Pour mettre fin à ce bicéphalisme gênant, le nouveau Président de Ganda-Izo s’est donc déplacé là où se trouve, selon lui, la légitimité.
«Suite à des difficultés et à des incompréhensions sur certains sujets, notamment l’adhésion aux Forces patriotiques de résistance (FPR), une grande majorité a décidé de démettre le Président pour sa gestion opaque. Au lieu de rester à Bamako pour y faire des querelles de légitimité, il fallait venir là où se trouve la légitimité et voir les conditions d’existence de l’état-major», a déclaré Ibrahim Abba Kantao.
Au cours de ce voyage, le Président de Ganda-Izo a pu constater que l’état major est uni, solide et déterminé à accomplir la mission de libération des régions occupés. La Coordination régionale du mouvement, qui est basée à Mopti, a également reconnu le nouveau Bureau et décidé de rompre avec l’ancien. En ce qui concerne les nouvelles perspectives, Abba Kantao a décidé de marquer le mouvement de son empreinte, avec comme mot d’ordre la transparence.
Pour ce faire, le nouveau Bureau a décidé de mettre en place un Comité de gestion, qui regroupera l’état-major et les Coordinations régionale et nationale. Désormais, chaque semaine, un membre du Bureau de la Coordination nationale quittera Bamako pour se rendre à Sévaré, à la base de l’état-major, afin de s’imprégner des difficultés du moment et de trouver une solution à celles-ci.
Lors de sa visite à la base militaire où sont regroupés les jeunes volontaires, le Président de la branche politique de Ganda-Izo a eu tout de suite vu sa légitimité validée par le chef d’Etat-major, Ibrahim Diallo. A l’arrivé du Président au camp, celui-ci l’a présenté en ces termes: «c’est votre nouveau chef politique, est venu vous voir. Il est là pour vous». Du coup, il a mis fin à ce bicéphalisme à la tête du mouvement. Car c’est l’état-major militaire qui donne la légitimité et que la branche politique ne saurait exister sans l’état-major.
Le Président de la branche politique a salué et remercié ces jeunes pour leur engagement et leur sens de l’honneur et de la dignité. Et il a également tenu à leur prodiguer de précieux conseils. «Je suis venu vous saluer, vous remercier et voir dans quelles conditions vous travaillez. N’oubliez pas pourquoi vous êtes là. Soyez engagés et déterminés. Vous ne devez pas oublier que l’objectif c’est la libération de nos territoires occupés. Vous devez vous battre pour celui qui a créé le Mouvement Ganda-Izo, feu Amadou Diallo. Vous devez préserver l’héritage qu’il vous a laissé. Vous devez le faire pour lui, car c’était sa volonté. Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour vous. Nous n’avons aucun intérêt personnel là dedans. Nous ne pouvons même pas en avoir, si ce n’est la libération du Nord. Je suis prêt à vous défendre partout. Je m’engage à vous procurer tous les moyens dont vous aurez besoin. Donc, je suis venu vous montrer tout mon soutien dans cette noble mission. Mais soyez soudés, discrets et vigilants».
Visiblement, ces conseils ne sont pas tombés dans l’oreille de sourds. Car, dans les rangs des combattants de Ganda-Izo, la détermination et l’engagement sont les mots d’ordre. En effet, malgré leurs conditions de vie presque misérables, ils sont tous animés par un idéal commun, aller libérer les régions occupées. C’est le cas du combattant Nouhoum Assalat Cissé, qui nous a expliqué sans équivoque les raisons de sa présence. «Je suis là pour la libération de ma terre et l’intégrité territoriale, et pour un Mali Un et Indivisible. Malgré les conditions difficiles, nous sommes là. Nous attendons toujours que l’Etat nous donne des armes pour qu’on aille se battre. Si l’Etat nous donne des armes tout de suite, nous allons, en 24 heures, déloger ces gens». Le sentiment est le même pour l’ensemble des combattants volontaires que nous avons interrogés.
En marge de sa tournée, le Président de Ganda-Izo a effectué des visites de courtoisie dans les bases des autres mouvements armée. Il a visité notamment le camp du FLN et du mouvement Ganda-Koy et a également rencontré le Commandant du PC opérationnel de l’armée malienne, le Colonel Didier Dakouo. Sur la base de Ganda-Koy, il a été reçu par le chef d’état-major, Djibril Moussa Diallo. Ce dernier s’est réjoui de l’initiative de cette visite. Car, selon lui, l’ensemble des mouvements a le même objectif.
Il a aussi déclaré qu’ils étaient prêts et n’attendaient que des armes pour aller chasser les islamo-fascistes et séparatistes qui occupent leurs terroirs. «Aujourd’hui, je peux dire que nous sommes en mesure de faire le combat avec l’armée et que nous sommes également en mesure de tenir nos positions. Ce qui nous manque, c’est le matériel. Nous sommes sur le terrain, s’ils nous amènent du matériel, nous allons y aller. Même s’ils ne nous donnent pas de matériel, nous irons. Nous ne sommes pas liés au matériel de l’armée. Nous sommes là pour faire la guerre. S’ils nous donnent des armes, tant mieux, sinon même s’il faut y aller à pieds et les mains nues, nous irons».
Djibril Moussa Diallo a également souligné l’étroite collaboration avec l’armée. « Chaque jour, nous sommes ensemble. Toutes les deux semaines, ils nous rendent visite et nous apportent des médicaments et, des fois, ils amènent même à manger. Ils savent pourquoi nous sommes là et nous, nous savons pourquoi ils sont là. Il n’y a pas de problèmes entre nous. La collaboration est vraiment franche. Ils nous envoient des encadreurs pour nous aider et des Officiers supérieurs viennent même nous donner des conseils et parler aux jeunes».