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L'Indépendant N° 3115 du 3/10/2012

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Ligne de force : Le nord du mali à l’ombre du veto américain ?
Publié le jeudi 4 octobre 2012  |  L'Indépendant


Barack
© Autre presse par DR
Barack Obama, président des Etats Unis d’Amérique


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C’est ce matin que débutent au palais de verre de Manhattan les concertations en vue de l’adoption d’une résolution autorisant la CEDEAO à déployer, avec l’aide de la communauté internationale, une force militaire africaine au Mali pour libérer son septentrion de ses occupants sécessionnistes, salafistes et terroristes.

A priori l’épreuve n’est pas insurmontable. Le Mali compte, en effet, beaucoup d’amis et très peu d’ennemis parmi les 192 Etats membres de l’ONU. Aussi n’est-il pas étonnant qu’aucun de ceux-ci n’ait reconnu la fantomatique « république islamique de l’Azawad » hâtivement proclamée par le MNLA. En revanche, tous ont condamné avec vigueur et sans ambiguïté l’occupation d’une partie de son territoire internationalement reconnu, au moyen de la force armée et appelé à la restauration rapide de sa souveraineté sur les zones occupées.
Il s’y ajoute que ‘’les cinq grands ‘’ qui ont voix délibérative et pouvoir de veto au Conseil de Sécurité (Etats Unis d’Amérique, Russie, France, Royaume Uni, Chine) sont tous des alliés traditionnels du Mali. Ils l’accompagnent depuis toujours dans son développement multiforme, y compris la sécurité.
Paradoxalement, c’est de l’un d’eux, les Etats Unis d’Amérique, qui occupent une place centrale dans la formation de nos soldats et en profitent pour leur offrir gracieusement du matériel de guerre, que pourrait provenir la difficulté pour le Mali d’obtenir la fameuse résolution ‘’libératrice’’.
En effet, s’il est autant préoccupé, voire davantage, que nos autres amis par la présence d’Al-Qaïda au nord du Mali, Washington ne partage pas leur analyse sur la manière d’y rétablir la paix et la sécurité souhaitées. De son point de vue, le plus urgent est d’installer « un gouvernement fort et légitime » (donc issu d’élections libres et transparentes, au besoin sans le nord) lequel aura toute l’autorité requise pour rechercher les voies de sortie de crise. En second lieu, l’armée malienne, sur laquelle une éventuelle force africaine devrait s’appuyer, ne lui parait pas suffisamment fiable pour tenir ce rôle. Elle a besoin d’une solide remise à niveau au double plan de l’entrainement et du retour de la confiance chez les soldats. Toute chose qui va prendre du temps.
Enfin, Washington n’écarte plus une solution par le dialogue avec le MNLA et Ançar dine, après le récent séjour du général Carter Ham, haut commandant des forces armées américaines en Afrique (AFRICOM) en Algérie. Il y déclarait notamment : « La situation au nord du Mali ne peut être réglée que de manière diplomatique ou politique ». Et, s’agissant d’une éventuelle opposition de son pays au déploiement d’une force militaire, d’ajouter : « On ne sait pas encore, il n’y a pas de détail concret concernant cette situation ». Des propos qui rassurent d’autant moins qu’ils traduisent un net glissement vers l’approche algérienne irréaliste et sans issue.
Il faut espérer que François Hollande, qui a engagé la CEDEAO et l’UA à obtenir le feu vert du Conseil de Sécurité, condition préalable à l’appui logistique de la France, saura convaincre les Américains que la nature démocratique du régime de Bamako importe peu dès lors que la situation au nord du Mali ne concerne pas que le Mali seul mais l’ensemble ouest-africain, voire l’Occident. Une fois cela compris et accepté, la mise en place d’un dispositif militaire solide au sud malien ne sera qu’un détail technique.
Quant à une solution ‘’négociée’’, même le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, qui s’en était fait le porte-voix intraitable au point de s’aliéner une partie de l’opinion malienne, ne semble plus y croire. En témoigne cette déclaration faite à notre confrère français lemonde.fr : « ça fait plus de huit mois que dure la crise et je n’ai pas vu de solution non militaire émerger… Le temps pour les négociations est passé. Nous avons utilisé tous les canaux possibles mais, à ce jour, nous n’avons pas reçu de la part des terroristes et des occupants un seul signal disant : nous voulons négocier ».
Voilà qui devrait édifier nos amis Américains.

Saouti Haïdara

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