Si la Minusma, n'aime pas le concept Charlie, l’opposition malienne estime que la volonté exprimée par les jeunes du Nord est un signal lancé aux autorités et aux partenaires pour qu’ils revoient la copie de leur gestion de la crise du septentrion. Ainsi, pour joindre sa voix à Gao face à la nécessité, l’opposition dit "Nous sommes tous Gao".
e mardi 27 janvier 2015, des casques bleus de l’ONU ont taillé en pièces les manifestants de Gao qui, se croyant chez eux et en démocratie, marchaient pour protester contre ce qu’ils estimaient être un parti pris de la Minusma en faveur des groupes rebelles du Nord. Bilan : 3 morts et 11 blessés parmi les manifestants.
Pour manifester leur élan de solidarité aux victimes, des leaders de l’opposition se sont rendus dans la Capitale des Askia lundi. Composée des présidents du Parena, du PDES, de l’URD et le vice-président du PRVM/Fasoko, la délégation a été frappée par un profond sentiment d’abandon de Gao par l’Etat.
A Gao, les leaders de l’opposition ont présenté leurs condoléances aux familles des trois personnes tuées lors des événements tragiques et visité l’hôpital Hangadoumbo Touré.
Dans une déclaration préliminaire publiée, la délégation a exprimé son inquiétude de voir les pouvoirs publics déléguer aux milices, les missions régaliennes de défense du territoire et de sécurité des personnes et des biens. Pour joindre leurs voix à la population de la Cité des Askia, les leaders de l’opposition ont dit : « Nous sommes tous Gao ! ». Allusion faite au concept Charlie. Selon les partis de l’opposition, l’exemple donné par les populations de Gao est le signal d’un peuple debout.
Par ce message, l’opposition voulait démontrer sa détermination à défendre les intérêts des populations les plus défavorisées. « La Minusma est là pour protéger les populations. Elle est là pour nous aider. Nous devons cultiver le vivre ensemble. Nous devons penser à renforcer notre armée. Nous sommes venus non en hommes politiques, mais simplement en fils de ce pays, soucieux de son devenir. Nous sommes venus ici en Maliens qui aiment le pays. Ce qui est arrivé est à déplorer, mais nous devons aider ceux qui sont venus nous aider à jouer leur rôle. L’Etat doit renforcer sa présence pour sécuriser les populations », a expliqué la délégation aux notables.
C’est pour dire que les autorités maliennes sont face à leur responsabilité en matière de respect des engagements de neutralité de la force onusienne, venue pour la stabilité et la paix au Mali.
Bréhima Sogoba