Le gouvernement français a vivement condamné, mercredi 3 octobre 2012, l’exécution par les islamistes d’un homme accusé de meurtre à Tombouctou. Si les jihadistes parlent d’une application stricte de la charia, les habitants, impuissants, dénoncent cette radicalisation.
L’homme exécuté d’une balle dans le dos était accusé d’avoir tué son voisin, un pêcheur. Pour les islamistes, l’application de la charia dépend de la famille de la victime.
A Tombouctou, les proches de la victime ont refusé de négocié et donc exigé la mort. Le porte-parole d’Ansar Dine, Sanda Ould Boumana était présent lors de l’exécution de ce membre de son propre groupe: «C’est sous le drapeau d’Ansar Dine qu’il a commis ce crime. Il a tué… on a jugé… la famille de la victime a exigé l’exécution et c’est leur droit dans notre charia.»
Pour la grande majorité des habitants de Tombouctou, ce n’est pas la charia mais l’application de la loi du plus fort qui est imposée. «La vie est entre les mains d’Aqmi et c’est elle qui dicte sa loi ici… La famille du pêcheur a effectivement demandé que l’on exécute le monsieur. Elle ne veut pas de dommages et intérêts pour quelque montant que ce soit. C’est la loi du plus fort qu’ils sont en train d’appliquer ici» déclare un habitant.
Certains habitants, rentrés récemment à Tombouctou après des mois d’exil, ont décidé de rependre la route pour se mettre à nouveau à l’abri.