Depuis belle lurette, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) ne cesse de faire des propositions de solution et de multiplier les rencontres pour régler la crise au nord de notre pays. Mais, malheureusement, ces propositions n’ont jamais été prises en compte par le régime défunt d’ATT.
Une fois encore, le PARENA, présidé par Tièbilé Dramé, remet l’ouvrage sur le métier, en organisant, le 17 mai prochain, un atelier sur le thème: «Les crises au nord du Mali (MNLA, Ansar Edine, MUJAO, AQMI, narcotrafic): quelles pistes de solutions?».
Prendront part à cette grande rencontre les représentants des Institutions constitutionnelles, les Députés et Conseillers Nationaux du Nord et du Sahel Occidental, les leaders des confessions religieuses, les représentants des regroupements politiques constitués à la faveur du coup d’Etat, les Présidents des huit (8) Assemblées Régionales, les Présidents des Conseils de cercles du Nord, les représentants des Syndicats et ONGs, les représentants des associations de ressortissants du Nord, les personnalités et personnes ressources, les représentants du corps diplomatique et la presse nationale et internationale.
Première rencontre du genre depuis le déclenchement de la rébellion, le coup d’Etat et la partition de fait du pays, cette conférence fera le point sur la situation d’ensemble, les répercussions politiques et institutionnelles des crises du Nord, leurs implications sous-régionales et tentera de dégager un début de consensus sur les solutions possibles et sur une approche commune pour les négociations.
Les résultats de ces réflexions seront partagés avec les autorités constitutionnelles (Président de la République, Premier ministre, Gouvernement, Assemblée Nationale, Haut conseil des collectivités territoriales…) et toutes les parties prenantes nationales, sous-régionales et, le cas échéant, extra régionales.
Le Parti du Bélier blanc estime que l’effacement de l’Etat malien consécutif aux accords signés avec les rébellions successives de 1991 à 2006 a entraîné au nord du Mali la création de sanctuaires pour des groupes armés islamistes et l’existence de «zones grises», utilisées par les narcotrafiquants et les milices, qui ont protégé leurs activités criminelles. Il accuse le gouvernement central d’avoir fermé les yeux, de 2003 à 2012, sur les activités des différentes Katibats et Sariyats d’AQMI et sur celles des seigneurs de la cocaïne en provenance d’Amérique Latine.
A ces réalités, qui fragilisaient gravement le Nord, se sont greffées les immixtions fréquentes du Guide libyen, entretenant directement des relations avec les communautés, par-dessus la tête des autorités (célébration du Maouloud, création d’un Consulat général à Kidal, où le Consul était le seul ressortissant libyen) et, à partir de la chute du Colonel Kadhafi, l’arrivée et l’installation (sans aucune réaction appropriée des pouvoirs publics) de combattants libyens d’origine malienne disposant d’armes de guerre sophistiquées. C’est dans ce contexte que se sont constitués les groupes connus sous le nom de MNLA et Ansar Edine.
A partir du 17 janvier 2012, ces différents groupes ont lancé des offensives combinées contre les garnisons et postes militaires maliens dans plusieurs régions du pays. De «repli tactique» en «repli stratégique», l’armée malienne, décomposée et humiliée, a cédé le terrain aux assaillants, qui ont triomphé sans combattre. En outre, une mutinerie partie du camp Soundiata Keïta de Kati s’est terminée par le renversement du régime du Président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012. Le coup d’Etat a accéléré la déconfiture de l’armée et la partition du pays. Tour à tour, Kidal, Gao et Tombouctou notamment sont tombées dans les mains de groupes armés, de milices et de Katibats d’AQMI.
Le 6 avril 2012, «l’indépendance de l’Azawad» a été proclamée unilatéralement par un porte-parole du MNLA. Cette déclaration d’indépendance n’a reçu le soutien d’aucun pays, ni d’aucune organisation régionale ou internationale. A l’intérieur du Mali, y compris dans les régions du Nord, la déclaration d’indépendance n’a enregistré l’adhésion connue d’aucune communauté, qu’elle soit sédentaire ou nomade. Fuyant les combats et l’insécurité, plus de 300 000 Maliens ont pris les chemins de l’exil, intérieur et extérieur. Les habitants des régions occupées font face à une crise humanitaire majeure et à de nombreuses exactions et violations des droits de l’homme. L’organisation Human Rights Watch a évoqué la responsabilité des groupes armés rebelles dans des «crimes de guerre» commis au nord du Mali.
Grâce aux efforts accomplis par la CEDEAO, un processus de retour à l’ordre constitutionnel a été entamé. Le Président de la République par intérim a prêté serment le 12 avril. Un Premier ministre et un gouvernement de transition ont été nommés respectivement, le 17 et le 24 avril 2012. Le recouvrement de l’intégrité du territoire national, la restauration de la paix et de la cohésion nationale sont officiellement au cœur des missions de la Transition.