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Le Combat N° 474 du 4/10/2012

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Décret présidentiel de nomination a la police : Une forte odeur de faux et d’usage de faux
Publié le jeudi 4 octobre 2012  |  Le Combat


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Une source proche de la Présidence de la République informe que le Pr Dioncounda Traoré a soutenu qu’il n’a pas signé le Décret portant sur l’avancement en grade de policiers qui a été à l’origine de graves tensions au sein de la Police. Si cette affirmation du Chef d’Etat s’avérait fondée, ledit Décret n’est alors rien d’autre que….du faux et usage de faux.

Décidément, les hautes autorités fuient leur responsabilité face à ce Décret portant nomination des policiers et cela, malgré la révolte de certains policiers suite à la violation de leur statut par ledit Décret qui portait sur l’avancement en grade de 128 agents de police proches de l’ex-junte. Des sous-officiers, qui se sont subitement retrouvés au grade de Commissaires de police, ont non seulement « sauté » le grade d’Inspecteur de police, mais n’ont pas fait le concours pour entrer à l’Ecole nationale de police. Cette injustice a provoqué des tensions qui se sont terminées par des tirs de balles réelles entre flics qui ont ainsi fustigé le Président Dioncounda dont la signature serait apposée sur ledit Décret. Ils ont surtout fustigé le Capitaine Sanogo : selon ces policiers mécontents, ces nominations ne concernaient que les proches du Capitaine. D’où la question : comment se fait-il alors que Dioncounda affirme qu’il n’a pas signé ledit Décret alors que les policiers mécontents pointent un doigt accusateur sur lui en criant à hue et à dia ?

Faux et usage de faux

En effet, ces policiers qui se disent lésés s’en sont pris au Président Dioncounda qui, selon eux, ne devait pas signer ce Décret de nomination. Certains d’entre eux ont même déclaré que le Président « roule » pour le Capitaine Sanogo et non pour la Nation malienne. Et d’autres policiers, de parler d’une gestion partisane des affaires par le Président par intérim qui réaffirme qu’il n’a pas signé le Décret en question. « Le Président Dioncounda Traoré soutient qu’il n’a pas signé ledit décret », rapporte notre source. S’il ne l’a pas signé, cela veut dire que ledit Décret est un faux et usage de faux, ce qui est condamnée par la loi. Le Pr Dioncounda Traoré a commis une gosse erreur en produisant ce Décret de nomination sans le soumettre au Conseil du ministre. Et quand on sait qu’il a été ministre de la Défense et des Anciens combattant et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, on comprend mal qu’il se soit laissé « rouler dans la farine » par des novices de la gestion des affaires de l’Etat : ses proches collaborateurs, peut-être ? En tout cas, ces nominations jugées illégales auront sûrement de lourdes retombées financières sur l’escarcelle de l’Etat qui est déjà très maigre suite à la crise. Aussi, avant d’être mis en pratique, ce Décret aurait au préalable du être soumis à l’appréciation et l’approbation du Conseil des ministres. Par ailleurs, il aurait fallu que la Loi des finances prévoie l’incidence financière qui pourrait découler de la nomination de ces 128 policiers. Si tout cela n’a pas été fait, cela veut dire que cette décision d’avancement est une gaffe monumentale.

Le Capitaine Sanogo décline toute responsabilité dans cette affaire

Au cours de sa rencontre avec les Commissaires du Mali, le Capitaine Sanogo a soutenu qu’il n’est pas responsable de cette décision d’avancement. Aussi a-t-il pointé un doigt accusateur vers le département de la Sécurité intérieure et de la Protection civile tout en se justifiant avec des arguments qui laissent perplexe. En effet, selon le Capitaine Sanogo, c’est le ministre de tutelle, le Général Tiéfing Konaté, qui a établi cette liste de nomination. Et le Capitaine, de préciser que cette liste lui a été seulement soumise pour appréciation. Le Capitaine emble donc se décharger sur ledit ministre en prétextant qu’il n’a fait qu’apprécier. Quoi qu’il en soit, cette affaire a « mis le feu aux poudres » au sein de la Police. Pourtant, des sources proches de Kati soutiennent que dans cette affaire, le Capitaine Sanogo n’est pas aussi « blanc comme neige « (innocent) qu’il le prétend. Toujours selon ces sources, le chef de l’ex-junte avait même conseillé d’éviter de faire ces nominations, mais qu’il avait préféré « tenter le diable », histoire de voir la réaction des policiers qui ne l’ont effectivement pas raté. D’ailleurs, le Capitaine risque d’être à la source d’autres règlements de comptes, surtout que même la population civile a condamné ce comportement de ceux (les ex-putschistes) qui disaient avoir pris le pouvoir pour bannir le favoritisme et les pratiques mafieuses et de corruption qui ont pignon sur rue dans notre pays.

Et où en sommes-nous aujourd’hui avec cette ex-junte ? Non seulement elle n’a pas tenu ses promesses, mais elle a pêché par là-même où elle accusait le régime d’ATT. En tout cas, une large frange du peuple, qui observe toujours sans jamais rien oublier, souhaite que ce fameux Décret de nomination soit purement et simplement abrogé car il viole les textes du statut général de la Police. Quant aux policiers, ils sont unanimes à ne pas reconnaître ces nouveaux gradés par favoritisme. Le slogan de la Police : « Aucune considération et discipline envers ces syndicalistes et leur clan ! » (ceux qui ont été nommé par ledit décret). D’autres agents de police sont déterminés à attaquer ce Décret au Tribunal administratif de la Cour suprême. Entretemps, les plus hautes autorités cherchent à se décharger de la responsabilité de cette grosse gaffe.

Oumar Diakité

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