Le maire du district, Adama Sangaré s’est permis de vendre un espace vert à Kalabancoura, derrière l’hôtel de l’artiste Oumou Sangaré, sur le chemin de Sabalibougou. Les centaines d’ouvriers qui y travaillent, ne l’entendent pas de cette oreille et se disent prêts à tous les sacrifices.
Le feu couve à Kalabancoura en Commune V entre les occupants d’un site, classé espace vert, et Mamadou Draméra, un riche opérateur économique de la place. C’est le maire du district, Adama Sangaré, qui s’est permis de lui attribuer l’espace vert à Kalabancoura, derrière l’hôtel de l’artiste Oumou Sangaré, sur le chemin de Sabalibougou. L’espace en question est scindé par le goudron.
Opérant sur le site depuis la nuit des temps, mécaniciens, vidangeurs, menuisiers, vendeurs de fleurs, vendeurs de véhicules, vendeuses de fruits, etc., ont eu le réveil brutal quand un beau matin le nommé Mamadou Draméra s’est présenté sur les lieux pour les informer qu’il est désormais propriétaire du site et qu’ils devaient s’attendre à être déguerpis dans les jours à venir. Nous étions le 7 juin 2011.
Mais chose bizarre, l’intéressé n’avait rien comme preuve qui authentifie sa propriété. De quoi déconcerter tout ce beau monde qui y avait été installé depuis des années par un notable du quartier, Aly Timbo. Néanmoins, les occupants n’en font pas un problème mais demandent au nouveau maître des lieux de leur donner le temps de mieux cerner le problème.
Quelques jours après, Draméra se présente avec le même message. Il enverra même des huissiers pour sommer les occupants de déguerpir. C’est sur ces entrefaites que les occupants ont mené des démarches auprès des autorités compétentes, notamment le gouvernorat et l’urbanisme, pour tirer l’affaire au clair. Ils seront agréablement surpris d’apprendre de ces dites autorités que l’espace en question n’est pas vendable, parce que classé ‘’espace vert’’.
Réconfortés par cette investigation, ils reviennent vaquer à leurs activités. Mais quelques jours plus tard, c’est-à-dire le 15 juin 2011, c’est un certain Cheick Oumar Koné qui se présente et revendique aussi la propriété du même site. Les occupants de l’espace n’en croyaient pas à leurs oreilles, pourtant Cheick Oumar Koné, contrairement à Draméra, possède une lettre d’attribution à lui offerte par le maire du district, Adama Sangaré.
Les occupants du site expliquent que tout cela n’est qu’une manœuvre et que c’est bien le nommé Draméra, cité dans plusieurs scandales fonciers à travers la ville de Bamako, qui se sert de Cheick Oumar Koné comme couverture pour tenter cet énième coup de force. Le 30 avril dernier, Cheick Oumar Koné a envoyé un huissier convoquer les occupants au Tribunal de première instance de la Commune V. La première audience a eu lieu le 8 mai 2012. Pour une question de procédure, le procès a été reporté pour le 15 mai prochain.
Quoiqu’il en soit, les centaines d’ouvriers qui occupent le domaine n’entendent pas céder et sont même prêts à tous les sacrifices. Leur porte-parole, Sambou Samaké, également secrétaire général de l’Association des vendeurs de véhicules, a lancé un vibrant appel au capitaine Amadou Haya Sanogo pour une intervention urgente avant que la situation ne tourne au drame.
Pour lui, c’est le maire du district, Adama Sangaré qui est à l’origine du problème à cause de sa propension à vendre tous les espaces verts de Bamako et que pour rien au monde, ils ne vont céder. ‘’Aucun sacrifice ne sera de trop’’. Nos multiples tentatives pour joindre le maire du district de même que les deux autres accusés sont restées vaines.