Le commandant du Camp Para, Abidine Guindo, dernier aide de camp d’ATT et soupçonné d’être un présumé contrecoup d’Etat, aurait échappé de peu aux militaires venus le chercher dans son champ à Mountougoula ; non loin de Dialakorobougou où se trouve la nouvelle zone industrielle. Apparemment le fidèle d’ATT a été informé en toute dernière minute puisque son véhicule 4×4 tout neuf a été retrouvé avec une portière encore ouverte. C’est donc le gardien, le pauvre, comme toujours, qui aurait fait les frais ; car suffisamment tabassé jusqu’à ce que les soldats se rendent compte qu’il ne savait rien certainement après avoir supporté tous ces coups sans avouer quoi que ce soit. Les soldats se seraient ensuite reportés sur les biens d’Abidine, emportant tout (animaux notamment) et cassant tout sur leur passage. Ça aussi, c’est la révolution verte.
L’ancien patron lui-même, ATT en l’occurrence, aurait demandé à son fidèle de baisser la garde. Où est la vérité entre ceux qui parlent de tentative de contrecoup d’Etat et les autres qui parlent de tentative d’arrestation et donc d’humiliation ? Où se trouve la légalité (ou la légitimité) entre les deux ?
Bérets rouges et verts: Tous au front pour laver l’affront
Ce serait un pléonasme de dire que le Mali est aujourd’hui au bord de l’implosion. Les faits sont là et parlent d’eux-mêmes. La lueur d’espoir née de la chute du régime Touré est en passe de tourner au désespoir. C’est du moins le constat, si l’on en juge par ce que vit le Maliba depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier. Les choses ne semblent guère évoluer, au contraire le Mali a basculé dans une instabilité telle que les Maliens n’en ont jamais connue. D’une part la rébellion touareg qui sévit et gagne du terrain dans le nord du pays. De l’autre, les forces armées de défense et de sécurité du pays (bérets verts et bérets rouges) – qui n’ont trouvé mieux que de « se faire la guerre » – Conséquence : des centaines de personnes y compris des militaires sont mortes suite aux événements du 30 avril au 01 mai. Où allons-nous donc ? Et sur qui compter finalement ? Les interrogations sont du reste nombreuses à propos de nos forces armées de défense et de sécurité. En attendant d’être situé sur les parts de responsabilités de cette »bavure », une chose est sûre, les Maliens sont aujourd’hui plus que jamais dans l’incertitude quant à l’avenir de leur grande Nation. Ils auront perdu espoir à tous les niveaux : des politiciens qui n’inspirent plus confiance ; des soldats qui sèment la terreur au sein des populations.
En témoignent les violences de ces derniers jours dans la capitale. Chaque jour qui passe, des civiles sont tués par les militaires qui ne se donnent plus la peine de contrôler l’identité des individus depuis ces récents événements. Des coups de feu qui retentissent par-ci, par-là, en pleine rue, sans motif valable ; des soldats qui tirent à bout portant sur les civils, dans leurs « chasse aux bérets rouges ». Bref, ça fait trop de bavures et de dérapages. Que dire de plus ? Si ce n’est que le Mali est aujourd’hui la risée du monde.
Les forces armées de défense et de sécurité de rajouter à l’humiliation. Pendant que les 2/3 du territoire national sont occupés par les bandits armés du MNLA et autres alliés. Et, c’est ce dont il est question à présent : Le front et rien d’autre pour laver l’affront – ce qui n’est visiblement pas le cas - certaines personnes sont du reste sceptiques quant à la volonté des forces armées d’aller au front. Le Capitaine Sanogo et ses hommes, disons- le clairement, ne rassurent plus les Maliens sur la question du Nord. D’aucuns diraient certainement que l’armée malienne est en manque d’armements. Une hypothèse qui semble peu évidente au regard des moyens militaires déployés, lors des récents affrontements entre »militaires et commando » à Bamako. Ces moyens militaires, à notre avis, pourraient servir au Nord. Sans prétention aucune pour nous de nous livrer à un procès contre qui que se soit. Cependant, la situation actuelle que vit le pays mérite qu’on s’y arrête un peu. La junte militaire sur qui l’on a fondé espoir pour la reconquête du Nord ne fait pas mine – pour l’instant – de vouloir combattre. Au contraire, le Capitaine et ses hommes semblent s’inscrire dans une logique de confiscation du pouvoir. N’ayons pas peur des mots. Sinon, comment comprendre ce mutisme à propos du Nord, principale raison de légitimation par le peuple du coup d’Etat ? Pourquoi donc toutes ces gesticulations sur la durée de la transition ? Les interrogations sont pertinentes et à la fois légitimes à propos du CNRDRE. En tout cas, l’histoire nous en édifiera.