Les Assises de l’occupation tenues à Bamako se sont achevées jeudi 4 octobre. Elles étaient organisées par la Coalition pour le Mali, une initiative qui mêle élus du Nord et représentants de la société civile. Pendant deux jours, des ressortissants du Nord sont venus témoigner de leur quotidien sous l’occupation des groupes islamistes. Ils ont aussi proposé leur vision d’une sortie de crise.
Aucune unanimité possible. Au moment de faire la synthèse de toutes les contributions, c’est la variété des points de vue qui impose sa loi. Il y a ceux qui veulent à tout prix tenter de négocier pour éviter la guerre, ceux qui veulent prendre les armes tout de suite pour discuter ensuite en position de force, et ceux encore qui estiment qu’avec les occupants, aucun dialogue n’est possible. Aux côtés de qui se battre en cas d’intervention militaire, et avec quels groupes discuter en cas de négociation ? Là encore, les avis divergent.
Mais les élus, représentants de jeunes ou de femmes, les chefs traditionnels, ou encore les imams, tous ceux qui sont venus spécialement pour l’occasion, ont pu dire ce qu’ils avaient à dire. Et l’implication des participants pouvait se mesurer aux réactions de l’auditoire, au moment de certaines interventions.
Certains points font malgré tout consensus. Le premier, c’est que l’occupation est vécue comme une humiliation par des populations qui s’estiment atteintes dans leur dignité, dans leur droit et dans leur intégrité physique. Le deuxième, c’est la nécessité de réconcilier les communautés entre elles.
On notera enfin deux absences très remarquées : celle du président de transition et celle du Premier ministre qui n’ont pas répondu à l’invitation des organisateurs. « Cela montre tout le désintérêt qu’ils ont pour les populations occupées », estime l’un d’eux.