La Commission a rencontré les partis politiques et la société civile pour faire le point de ses activités avant et après le coup d’Etat qui a provoqué la crise institutionnelle
La reconquête des régions occupées du nord et l’organisation d’élections crédibles et transparentes constituent les deux missions fondamentales du gouvernement de Transition. Le processus électoral était hier au centre d’une rencontre entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les partis politiques et la société civile. La réunion s’est déroulée dans la salle de conférence du gouvernorat du District de Bamako.
Les travaux étaient présidés par le président de la CENI, Mamadou Diamoutani. Celui-ci a expliqué que cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du respect des engagements pris par la Commission de tenir des rencontres périodiques au début et à la fin de chaque processus électoral.
La première rencontre de la CENI, a rappelé Mamadou Diamoutani, remonte au 11 octobre 2011. A cette occasion, les membres de la Commission avaient été présentés au ministre alors en charge de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Lors de sa deuxième sortie le 12 janvier dernier, elle a rendu compte des travaux de ses 795 démembrements.
La séance d’hier affichait deux points essentiel à son ordre du jour : une brève présentation de la Commission et le compte-rendu des activités menées avant et après le coup d’Etat.
Mamadou Diamoutani a rappelé que la CENI est un organe de supervision des élections dont les 15 membres sont nommés par décret. Elle possède des démembrements au niveau des communes, cercles et consulats. Elle est chargée de la supervision et du suivi du processus électoral et veille à la régulation des opérations électorales et référendaires à travers, entre autres, la révision des listes électorales, la préparation et la gestion du fichier, l’impression des cartes d’électeur et la gestion des observateurs nationaux et internationaux. La CENI travaille en étroite complémentarité avec le département en charge des élections, la Délégation générale aux élections, le Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat et les juridictions compétentes pour le règlement des contentieux.
Avant le 22 mars dernier (date du coup d’Etat qui a interrompu le processus électoral), la CENI avait participé à l’élaboration des résultats des travaux des commissions administratives qui aboutissent à la confection des listes et des cartes électorales et à la mise en place des matériels et documents électoraux.
La CENI a participé à l’élaboration du fichier et a eu beaucoup d’échanges avec la Délégation générale aux élections (DGE) sur les problèmes recensés. Elle a supervisé avec la DGE l’impression et la réception des cartes d’électeur. Ces documents ont été imprimés en Espagne.
Parmi les autres actions fortes du processus électoral auxquelles la CENI a participé, figurent les séances de travail avec le département sur le modèle de bulletin de vote, la configuration des bureaux de vote qui devaient être plus proches des électeurs. La CENI a également travaillé avec les partenaires techniques et financiers impliqués dans la gestion des élections.
Après les événements du 22 mars, la CENI a cessé de s’exprimer compte tenu du contexte, explique Mamadou Diamoutani. Mais elle n’est pas restée inactive. Elle a profité de ce temps pour établir un rapport d’activité à mi-parcours. Ce document fait l’état des préparatifs des élections de 2012.
Au moment du coup d’Etat, tous les membres de la CENI étaient sur le terrain à l’intérieur du pays. Plus tard, lors d’une séance de travail que la CENI a eue avec le Premier ministre, il a été question de suspendre les activités des démembrements en raison de soucis budgétaires. Il faut dire que ces démembrements coûtaient 108 millions de Fcfa par mois. Leur mise en place a coûté 600 millions. Ils seront réactivés dès que la situation reviendra à la normale.
C’est l’audit du fichier électoral qui a dominé la rencontre que les membres de la Commission ont eue avec le ministre Moussa Sinko Coulibaly (Administration territoriale et Décentralisation).
Auparavant les structures impliquées dans le processus électoral avaient conjointement mené une mission en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo pour apprendre de leurs expériences en matière d’organisation d’élections en période de crise.
A quoi ressemble la nouvelle carte d’électeur ? Le président de la CENI a expliqué qu’il n’y avait pas beaucoup de changements en ce qui concerne les données affichées sur les cartes. Les seules modifications apportées concernent le lieu de naissance et le drapeau national.
Au cours de la rencontre d’hier, il a été aussi question du report de la révision annuelle des listes électorales qui devait débuter le 1er octobre. La raison avancée pour expliquer le report de cette opération est l’absence de l’administration dans une grande partie du pays avec l’occupation du nord. Mais pour le président de la CENI, cette raison est insuffisante car la révision des listes électorales est avant tout une opération locale.
Dans tous les cas de figure, le chronogramme d’organisation du processus électoral revient aux pouvoirs publics.
S. DOUMBIA