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Micro trottoir : Calvaire des déplacés du Nord à Bamako
Publié le samedi 6 octobre 2012  |  L'enquêteur




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Apres l’éclatement de la crise du nord, les populations Maliennes se sont déplacées à l’intérieur du Mali et d’autres ont trouvé refuge dans les pays voisins (Niger, Burkina, Algérie et Mauritanie). Cette guerre a cassé plusieurs foyers en séparant les membres d’une même famille qui vivent aujourd’hui dans des conditions difficiles à Bamako, avec ses corolaires d’humiliation et de privations de toutes sortes. C’est ce qui a amené la rédaction de l’Enquêteur à donner la parole aux déplacés du nord vivant à Bamako. Nous nous sommes entretenus avec quelques personnes déplacées.

Mme BAH Balamy Nango, déplacée Nianfunké

« Nous sommes fatiguées… »

« Je parle au nom des femmes de Nianfunké ; nous sommes fatiguées et souffrons de trop. Nous les femmes de Nianfunké n’arrivons plus à dormir. Cela fait plusieurs mois que nous sommes à Bamako. Nous voulons vraiment rentrer chez nous. Nos enfants et nos maris souffrent aussi. Le peu de riz, de mil ou de sucre qu’ils nous ont donné sont finis. D’ailleurs ce n’est pas ce qui nous intéresse. Aujourd’hui seule la paix au nord et le retour à la maison nous m’importe. Je prie l’Etat d’agir au plus vite et de faire de la libération des régions nord la priorité des priorités ».

Mme Yattara Fatouma Bagayoko,

« Vraiment Trop c’est trop ».

« Je suis de Gao du quartier Château secteur 2. Nous, entant que maman il nous est difficile de vivre sans argent, nous n’avons rien. Nous dépendons des autres et attendons chaque jour quelque chose d’autrui pour subvenir à nos besoins. Nous sommes fatiguées de tendre la main dans notre propre pays. Il faut que les maliens se lèvent car trop c’est trop. Trop d’humiliations. Vraiment Trop c’est trop ».

Mariam Wallet Mohamed, déplacée Kidal

« La guerre n’est pas la solution ».

« Je viens de Kidal. Je suis là ça fait huit mois à cause de la situation qui se trouve là bas. Vraiment on espère un changement pour que nous puissions y retourner. On souhaite que les choses reprennent comme avant. On espère que la paix revienne. La guerre est moins souhaitée parce qu’avec elle, on va perdre nos maris, nos enfants, nos frères et nos connaissances. Le Mali ne peut pas perdre ses enfants. D’aucuns pensent que la guerre est la solution or tel n’est pas le cas. Aussi je formule le vœu que négociation prévale car j’insiste la guerre n’est pas la solution ».

Sidi, déplacé Kidal

»Nous sommes humiliés… »

« En tant que déplacé avec ma famille à Bamako nous souffrons réellement et on ne voit aucun geste de la part de l’Etat Malien qui va dans le sens de la libération de nos régions occupées. Moi, je suis avec mes enfants, mes petits enfants, ma femme et d’autres personnes sans activités.

Aujourd’hui nous sommes humiliés et on ne sait pas ce que l’on va

Faire ? C’est dur si nos autorités pouvaient arrêter leur cinéma et faire face à la libération du territoire. Et ce qui me fait mal depuis le coup d’Etat jusqu’à nos aucun de nous n’a été consulté et on apprend par les chaines étrangères les informations concernant pays. Chose inadmissible »!

Moussa Tangara, Dcap Diré (A.E Tombouctou).

«A quand le redéploiement…»

« Après la prise des trois régions du nord par des envahisseurs, nous étions obligés de nous replier vers le sud. Et plus tard, avec la situation qui dégénère, beaucoup de parents d’élèves étaient dans l’obligation d’amener leurs enfants au sud pour des conditions favorables. Prenons les cadres de l’Etat, les directeurs régionaux, les Dcap etc.…, la plupart ont perdu tout ce qu’ils possédaient comme les logements, les véhicules de service et même leurs documents les plus importants. Et une fois venus au sud, ils n’ont bénéficié d’aucun soutien de l’Etat. Ils sont logés à leur frais. Pour moi, c’est une nouvelle situation que nous vivons actuellement. Nous les fonctionnaires bénéficions du paiement régulier de nos salaires, cela est Ce qui est à saluer. Comme difficulté rencontrée par nous les déplacés, nous signalons le problème de logement qui devient une charge supplémentaire sur la famille. Aussi les difficultés de redéploiement. Les enseignants, les infirmiers ont été redéployés tous. Mais les directeurs des CAP et autres attendent toujours. A quand le redéploiement de ces directeurs? Considérés également comme des cadres de l’Etat, bénéficient-ils du même statut que les enseignants et infirmiers?»

Ange De Villier et Zou Daou

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