La corruption se serait installée à demeure dans les universités de Bamako. Les cas les plus célèbres seraient observés à l’Ecole de médecine où le numerus serait devenu tout simplement un moyen d’enrichissement, et à la Fsjp où les réclamations de notes après les évaluations donnent lieu à une véritable collecte de l’argent pour certains enseignants qui utilisent des responsables de classe.
Les Universités de Bamako sont sans doute des foyers d’où sortent de meilleurs cadres qui n’ont aucun complexe devant leurs pairs étrangers, mais il faut avoir le courage de le dire nous avons beaucoup à faire pour hisser les sortants de ces écoles au niveau des normes internationales. Et cela passe par une bonne formation, donnée par des enseignants dignes d’exemple. Ce n’est toujours pas le cas. Les école de médecine et la Fsjp, sont les plus indexés, selon nos sources qui ont des preuves. A l’école de médecine le numerus qui doit être un système de sélection des meilleurs étudiants est en passe de devenir un système d’enrichissement pour des enseignants. Dans le cadre de ce numerus, il est tout simplement réclamé 300 000 FCFA à certains étudiants pour leur donner le coup de pouce nécessaire.
Les réclamations de notes après les examens, l’élaboration de brochures par des enseignants pour faciliter l’assimilation des cours par les apprenants, et l’organisation de cours spéciaux sont des pratiques qui peuvent augmenter le taux de réussite à l’école, quand on les utilise sainement. Mais le contraire est observé chez certains enseignants de l’Université des sciences juridiques et politiques qui les utilisent pour s’enrichir. A la Fsjp, les professeurs utilisent des brochures que les étudiants doivent payer s’ils souhaitent avoir de bons résultats. Les brochures sont payés à 5000 FCFA et donnent lieu à un index, les noms sont inscrits sur une liste qui est remise au professeur. Les étudiants qui les achètent ont des notes, selon des sources universitaires. Il ya aussi des cours spéciaux organisés par les enseignants moyennant 5000 FCFA par élève et par cours. Ils donnent lieu à l’établissement de liste des participants. Puisque tous ceux qui assistent au cours ont des bonnes notes, les cours spéciaux deviennent un moyen de pousser tous les autres à entrer dans le système pour ne pas échouer. A la fin de l’année des zéros pleuvent cependant, donnant lieu à des réclamations de notes de la part des étudiants, puisque tout le monde mérite mieux. Pour que cette réclamation ait une issue, l’étudiant paie dans l’ordre de 100 000 FCFA, et 75 000 FCFA pour d’autres, si on veut passer en classe supérieure. Sinon elle n’aboutira pas. « Les corrections sont bâclées pour avoir des clients. Des notes ‘’0 ‘’ sont données pour jeter l’appât. C’est un système de réclamation », soutient une source du milieu universitaire. Le système ne date pas d’aujourd’hui, il dure longtemps, ce qui suppose que certains cadres au ministère sont au courant, estiment nos sources. Il y a une complicité, ils se taisent et reçoivent peut-être une partie de l’argent amassé par ces moyens. Tout le monde est concerné, ils utilisent des responsables de classe qui démarchent les étudiants visiblement déprimés, abattus par les mauvaises notes. Ces étudiants responsables de classe jouent le rôle d’intermédiaires, de courroie de transmission et reçoivent de bonnes notes, qu’ils aient ou pas étudié. Les enseignants se cachent derrière eux. Selon nos informations, les réclamations auraient commencé lundi dernier et se poursuivent. Ensuite la commission des examens doit statuer. Le secrétaire principal, les chefs de DER et les recteurs d’université sont interpellés. Ignorent-ils ces collectes massives d’argent ? Multipliez ces sommes par le nombre des étudiants dans cette situation. Attention à la complicité collective. La situation arrange qui, ne peut pas parler.
Sachons que toutes ces pratiques sont vues de l’extérieur, et nous Maliens sommes jugés sur ça. Que sera le Mali de demain, si nos enfants sont formés sur de telles bases ?
La rédaction