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Assises nationales sur l’occupation : Les participants étalent leur divergence
Publié le lundi 8 octobre 2012  |  Le Prétoire


Assises
© aBamako.com par as
Assises de la Coalition pour le Mali avec les forces vives des regions du Nord.
Mercredi 3 octobre 2012. Bamako. Hotel Laico Amitie. Assisses organisees en collaboration avec les Pays-Bas.


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Jeudi 4 octobre dernier, les rideaux sont tombés sur les travaux des Assises nationales initiées par la Coalition pour le Mali, sur fond de divergence entre les différents participants. A la même occasion, le représentant spécial de la Cédéao au Mali, Cheacka Abdou Touré, en a profité pour laisser entendre que la Cédéao ne peut rien faire pour le Mali.

Durant deux jours, les représentants des régions sous occupation du Nord du Mali ont fait des témoignages sur quoi ressemble leur quotidien depuis l’occupation (chaque intervenant avait sa vision des choses) et chacun a fait sa proposition de sortie de crise. C’est au niveau de ces propositions qu’il y a divergence; pendant que d’autres pensent que la solution de sortie de crise se trouve dans l’intervention militaire, certains estiment que d’autres voies et moyens sont plus appropriés. Selon nos analyses, ceux-ci sont majoritaires. En effet, de l’approche globale que beaucoup d’entre eux privilégient, il ressort que l’issue n’est ni militaire ni financière. Selon eux, elle est politique, sociale, culturelle et diplomatique. Pour pouvoir trouver un consensus commun, afin de peaufiner un rapport de synthèse qui sera publié, les organisateurs, c’est-à-dire les membres de la Coalition pour le Mali, ont jugé utile de prolonger la rédaction des recommandations. Mais jusqu’à l’heure où nous paraphons les lignes de cet article, nous n’avons pas encore mis la main sur ledit rapport de synthèse.
Pour fragiliser davantage l’espoir des populations du Nord, le représentant spécial de la Cédéao au Mali, Cheacka Abdou, a, dans un discours improvisé et long, déclaré en des termes moins précis que la Cédéao ne peut rien faire pour le Mali et qu’elle n’est pas «une machine de guerre». La Cédéao avait pourtant été la première à menacer de recourir à la force pour mettre fin à la partition du Mali, après la déclaration d’indépendance du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) dans le nord du pays, il y a près de sept mois. Elle avait envisagé d’envoyer sur place une force 3 300 soldats, et elle l’avait dit et redit. Les chefs d’état-major des armées de la région avaient affirmé avoir élaboré un « mandat » pour cette force, et adopté des « mesures préparatoires ». Toute chose que le représentant spécial de la Cédéao au Mali a démenti: « Je défie quiconque qui me prouvera que la Cédéao a dit qu’elle est prête à envoyer 3 300 soldats au Mali». Des murmures s’élevèrent en crescendo dans la grande salle de l’hôtel de l’Amitié, pendant qu’il parlait pour ne rien dire. Pour tenter de redresser les durs propos qu’il avait lancés, il ajouta : « La France, l’Europe, les États-Unis et tous les autres contributeurs traditionnels ont besoin de temps pour mobiliser les moyens. Il ne faut pas oublier que c’est la crise. Si les Maliens n’avaient pas tergiversé, on aurait pu gagner plusieurs mois».
Une dame venue de Tombouctou, comme pour attirer l’attention de l’ambassadeur de France assis juste devant elle, répéta à mi-voix dans son accent berbère, presque mot pour mot, cette célèbre phrase du capitaine Sanogo qui dit: «Si les grandes puissances ont été capables de traverser les océans pour aller lutter contre ces structures intégristes en Afghanistan, qu’est-ce qui les empêche de venir nous secourir?». A la droite de cette dame, un jeune homme touareg avec un turban indigo chuchota: « La France est directement responsable de ce qui nous arrive en n’ayant pas tenu compte en 1958 de la pétition du cadi de Tombouctou ».
A la sortie de la salle où se sont tenues ces assises, un monsieur de Tessalit nous confia, pour le paraphraser, que ce problème est d’autant plus compliqué que des voix irresponsables s’élèvent en Algérie voisine pour appeler à éviter une quelconque intervention militaire et à soutenir le séparatisme touareg au Mali avec une arrière-pensée claire qui arrangerait bien les calculs de ceux qui agitent le slogan commode:«L’avenir du Mali se trouve dans le fédéralisme». Pour éviter de dire que ces Assises nationales sur l’occupation n’ont rien donné, on dira, civilement, qu’elles ne font pas vraiment avancer les stratégies de sortie de crise.
Rokia Diabaté

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