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L'Indicateur Renouveau N° 1361 du 8/10/2012

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Administration publique malienne : La nécessité d’un audit de la Fonction publique
Publié le lundi 8 octobre 2012  |  L'Indicateur Renouveau




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Népotisme, faux et usage de faux, corruption, magouilles etc., sont là les maux qui minent le tissu de notre Fonction publique, ouverte à tout sauf les plus méritants. Il y a lieu de procéder à son audit comme l’avait si bien suggéré en son temps le Premier ministre Dr. Cheick Modibo Diarra.

S’il y a lieu de se féliciter d’un haut fait de l’ère Cheick Modibo Diarra, c’est bien sa propension à crever l’abcès au niveau de la Fonction publique malienne, souffrante des maux ayant pour noms : népotisme, faux et usage de faux, corruption, magouilles. Il faut dire que depuis l’avènement de la 3e République, notre Fonction publique a cessé d’être l’apanage des plus méritants pour devenir celle des ayants les » bras longs « , celle des plus offrants et des faux diplômes. Soit il faut se faire une couverture pour l’intégrer (c’est généralement le cas des forces de défense et de sécurité), payer des millions de nos francs (ceux qui font les concours de la magistrature ou de la douane en savent quelque chose) ou encore faire faux et usage de faux (c’est le cas des faux diplômes, constaté dans le passé et dans quelques cas des 263 radiés du mardi 2 octobre 2012).

En ce qui concerne les 263 radiés, nos sources indiquent que ce sont des gens qui, en plus de la falsification des diplômes universitaires (des gens d’une autre filière qui se retrouvent sociologues, ou encore des sortants de la Flash qui se retrouvent à la douane), ont été inscrits aux numéros matricules de fonctionnaires décédés ou démissionnaires. On comprend maintenant pourquoi les besoins sont généralement insignifiants pour ne pas dire inexistants lors des concours de la Fonction publique, parce que les postes sont généralement pourvus en catimini, sans concours.

Le ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat, chargé des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, a dit à la presse qu’il ne reviendra pas sur sa décision et qu’un concours digne de foi sera organisé pour combler le vide. C’est bien dit, sauf qu’il n’a pas prétendu poursuivre son effort en procédant une bonne fois pour toute à un véritable audit de la Fonction publique, un vœu pourtant cher à Cheick Modibo Diarra. L’Etat à travers les ministres de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat, chargé des Relations avec les institutions ; de la Justice, garde des Sceaux ; de la Défense et des Anciens combattants; de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, doit faire l’audit de ses fonctionnaires. L’implication des ministres respectifs : Malick Coulibaly, Yamoussa Coulibaly et Tiéfing Konaté procède du fait que les magistrats et les forces de défense et de sécurité ont des statuts particuliers.

Les fraudeurs dehors

Il sera impossible de dénicher tous ceux qui ont intégré la Fonction publique sans le mérite, étant donné que certains ont légalisé leur intégration par des concours de formalité, mais on peut quand même répertorier tous ceux qui sont rentrés par effraction. Ceux qui, n’ayant pas fait de concours se sont retrouvés un beau matin dans la Fonction publique de l’Etat par le fait d’une relation. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux dans ce cas, parce que contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de gens, les 263 radiés sont loin d’être la liste exhaustive des irréguliers de la Fonction publique malienne. Ils ne sont même pas la moitié de ceux qui l’ont intégrée frauduleusement entre 2011 et 2012, puisque des sources bien informées, plus de 1500 personnes ont intégré en début 2012 la Fonction publique sans savoir ce qu’on entend par concours.

C’est dire que si les autorités du pays doivent se limiter à la radiation de ces quelques resquilleurs, elles seront accusées d’avoir fait deux poids deux mesures, parce que la pratique ne date pas de 2011-2012. C’est une pratique aussi vieille que l’avènement de notre démocratie et les présentes victimes risquent d’être des agneaux sacrificiels d’une pratique aussi vieille qu’abominable. Alors qu’elles n’ont fait que suivre les traces des devanciers blanchis sous le harnais. Pour éviter donc de discréditer l’opération, qu’on put qualifier » emploi saint », par un sentiment d’une justice à plusieurs vitesses, nos autorités doivent avoir le courage de procéder à un véritable audit des fonctionnaires de l’Etat en vue de se débarrasser des parasites et donner la chance aux ayants-droits. Il faut chasser les recrues de la fraude et les faux diplômes.

Si l’Etat fait un audit, il va non seulement chasser les moutons noirs, mais surtout alléger ses charges en ces temps où il peine à faire face à ses dépenses. Il permettra ainsi au ministre des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, de pousser un ouf de soulagement.

Abdoulaye Diakité

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