Six ans d’emprisonnement ont été requis lundi devant la cour d’appel de Paris à l’encontre d’un candidat français au jihad arrêté en novembre 2012 au Mali alors qu’il tentait de rejoindre des groupes islamistes qui s’étaient emparés du nord du pays, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
En première instance, Ibrahim Ouattara, un Français d’origine malienne de 27 ans, avait été condamné à quatre ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris, le 9 juillet 2014. Le parquet, qui avait requis deux ans de prison de plus, avait fait appel. Initialement prévu lundi et mardi, le procès en appel s’est finalement tenu sur la seule journée de lundi et la décision a été mise en délibéré au 17 mars, a-t-on précisé de source juduiciaire.
Le jeune homme avait déjà été condamné en mars 2014 à une peine de sept ans pour avoir vainement tenté en 2009 et 2010 de gagner des maquis jihadistes au Pakistan, en Afghanistan ou en Somalie, sans jamais y parvenir. Il avait été arrêté à Sévaré dans le centre du Mali, alors qu’il était en liberté sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette première affaire.
Devant la cour d’appel de Paris, l’avocat général Jean-Louis Croizier a en outre requis quatre ans ferme contre deux complices d’Ibrahim Ouattara. L’un, Khalifa Dramé, avait été condamné à 30 mois de prison ferme en première instance, le second, Hakim Soukni, avait lui été relaxé par le tribunal. Lors du premier procès, le procureur avait décrit Ouattara comme "le leader et l’éclaireur" qui avait cherché à "créer un groupe autour de lui".
Ibrahim Ouattara, qui a refusé en première instance comme en appel l’assistance d’un avocat, avait expliqué devant le tribunal correctionnel qu’après une enfance chaotique, de père inconnu, maltraité par sa mère et placé en foyer, il avait "toujours été à la recherche de quelque chose". Jusqu’à sa rencontre avec l’islam, cette religion dans laquelle il a "trouvé
toutes les réponses à (ses) questions".
Il avait ensuite dit avoir trouvé "sur internet" les réponses à son questionnement sur le jihad. "La lutte armée est nécessaire, si on ne m’apporte pas la preuve du contraire je persisterai dans cette voie", avait-il conclu.
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