Plusieurs mois après que les affaires de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires eurent été éventrées et transmises à la justice, c’est le statu quo qui prévaut. Aucune tête n’est à ce jour tombée comme on pouvait légitimement s’y attendre. Certaines personnalités citées dans les sulfureux dossiers sont, au contraire, en train d’être promues. Il y aurait donc une volonté manifeste de classer ces dossiers sans suite. Toute chose à laquelle le FMI ne reste pas indifférent.
Plusieurs mois après que les affaires de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires eurent été éventrées et transmises à la justice, c’est le statu quo qui prévaut. Aucune tête n’est à ce jour tombée comme on pouvait légitimement s’y attendre. Certaines personnalités citées dans les sulfureux dossiers sont, au contraire, en train d’être promues. Il y aurait donc une volonté manifeste de classer ces dossiers sans suite. Toute chose à laquelle le FMI ne reste pas indifférent.
e sources bien informées, une mission du Fonds monétaire international (FMI) doit arriver le mois prochain à Bamako avec, dans son agenda, un seul point : l’état de mise en œuvre des exigences que l’institution de Bretton Woods a formulées en vue du rétablissement de la confiance entre elle et le gouvernement malien.
Le dernier point de ces recommandations portait sur les sanctions judiciaires censées rompre avec l’impunité que le gouvernement malien est réputé encourager depuis plusieurs années. Et les observateurs sont, du reste, unanimes à dire que si cette affaire ne connait pas une procédure judiciaire aboutissant à des sanctions à hauteur de souhait, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’on assistera bientôt à d’autres scandales plus graves de malversations et autres surfacturations.
Il semble que le Pôle économique et financier, qui avait lancé la machine des investigations, a été prié de freiner ses ardeurs en attendant que l’Etat termine ses discussions avec la société Guo Star en vue de lui payer l’argent dû en exécution du marché d’équipements militaires. D’où des déductions selon lesquelles les pouvoirs publics maliens n’ont aucune volonté politique réelle de poursuivre les auteurs présumés de ces malversations devant la justice.
Cette analyse est, semble-t-il, abondamment corroborée par la récente nomination de l’ancien ministre Moustapha Ben Barka – dont le nom a été cité dans l’affaire de l’aéronef – nouveau Secrétaire général adjoint de la présidence de la République. D’autres personnalités citées dans ces affaires, rapporte-t-on, n’ont pas encore, pas une seule fois, fait le tour du bureau du juge du Pôle économique et financier.
Le FMI auquel la manoeuvre n’a pas échappé, et dont une mission est attendue le mois prochain à Bamako, pourrait lancer un ultimatum pour contraindre les autorités à laisser la justice faire son travail en toute indépendance pour que les responsabilités soient clairement situées et que plus jamais de tels comportements ne puissent se produire au Mali.
Il faut rappeler qu’après le scandale de l’affaire de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires suivi du gel de la coopération avec le Mali, le FMI a dû taper du poing sur la table en reprochant au gouvernement d’avoir commis des « malversations « . Il a exigé ensuite des audits qui ont été menés par le Bureau du Vérificateur général et la Section des Comptes de la Cour suprême. Contraintes à jouer la transparence, les autorités ont réussi à desserrer l’étau par une reprise de la coopération avec l’institution dirigée par Christine Lagarde. Mais pour la consolidation de cette coopération, Bamako doit prendre son courage à deux mains pour aller vers des sanctions judiciaires appropriées.
Maciré DIOP, Abdoulaye DIARRA