Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS


Accueil
News
Politique
Article



Dernières dépêches


Comment

Politique

Premières dames d’Afrique: Certaines d’entre elles ont fait le drame de leurs maris
Publié le jeudi 10 mai 2012   |  Le Combat




Vos outils
height=28

PARTAGEZ

Souvent, les Premières Dames (entendez les épouses des Chefs d’Etat) sont les premiers drames de leurs maris. Pire, les frasques dispendieuses et le train de vie extravagant de ces « Dames de fer » ont fréquemment contribué à la chute de leurs « illustres » (c’est selon) conjoints.

Pour mieux comprendre « l’odyssée » de ces « femmes fatales », nous avons eu recours aux témoignages (2009 et 2010) de confrères africains et d’ailleurs : entre autres, l’hebdomadaire zimbabwéen « The Standard », « Sunday Times », le quotidien britannique « The Daily Telegraph », le quotidien français « Le Monde », le magazine américain « Forbes »…Dans cette première partie, nous verrons les cas des épouses des Présidents zimbabwéen et équato-guinéen, Grace Mugabe et Constance Obiang N’Guema.

La « Disgrâce » des Zimbabwéens

« Est-ce un crime que de faire du shopping ? ». Voilà comment l’épouse du Président zimbabwéen, Grace Mugabe, tentait de minimiser les nombreuses critiques sur son train de vie extravagant ! Cette boutade s’ajoute à celle, encore plus sidérante, qu’elle a adressée à un journaliste « trop curieux » qui l’interrogeait sur son goût trop prononcé pour les chaussures de luxe : « J’ai les pieds très fins. Si bien que je ne supporte que les Ferragamo » (marque très chère de chaussures italiennes). Dans ces deux petites phrases, tout est dit sur la folie des grandeurs de l’épouse de Mugabe. Souvent comparée à Imelda Marcos, la femme de l’ex-dictateur philippin réputée pour son impressionnante collection de chaussures (on raconte d’ailleurs que jamais aucune femme au monde n’a possédé autant de chaussures de classe !), Grace Mugabe aime faire les magasins de luxe. Avant qu’en 2004, son mari et elles ne deviennent persona non grata aux Etats Unis et en Europe, ses points de chute étaient les grandes capitales européennes de la mode : Paris, Londres, Rome, Milan…On la surnomme «The first shopper » (la première cliente), ou « Gucci Grace » à cause de son amour fou pour la marque italienne de chaussures « Gucci ». Mais à Harare, la capitale zimbabwéenne, tout le monde l’a désigne par le sulfureux sobriquet de « Disgrace » qui, en anglais, veut dire « la honte », en référence aux sommes folles qu’elle dépense sans compter dans des bijoux et des vêtements haute couture, alors que les Zimbabwéens sont en proie à un chômage qui frappe 95% des populations. En 2003 par exemple, le quotidien britannique, « The Daily Telegraph », rapportait une note de…81 000 euros qu’elle aurait réglée dans un magasin parisien ! Mais les folies de Grace Mugabe ne se limitent pas aux grands couturiers et autres bijouteries de luxe. La femme du Président Mugabe aime aussi la couleur de l’argent. En fin 2010, l’hebdomadaire zimbabwéen « The Standard » publiait des révélations de WikiLeaks faisant état d’un câble diplomatique américain la soupçonnant d’avoir gagné plusieurs millions de dollars grâce à la vente illégitime de diamants issus de la mine de Marange, dans l’Est du Zimbabwe. Aussi influente que crainte par les pontes du régime, la « Disgrace » zimbabwéenne peut facilement faire décaisser des sommes aussi astronomiques que 6 millions d’euros en liquide (s’il vous plaît !) de la Banque centrale zimbabwéenne pour un achat pressant. Depuis son mariage en grandes pompes en 1996 avec Robert Mugabe, qui a requis la présence de…12 000 invités ( !), Grace Mugabe s’est fait construire le très controversé Graceland, une immense propriété qui aurait été revendue par la suite au (défunt) Guide libyen, Mouammar Kadhafi. Elle s’est également fait bâtir un autre Palais dont la construction aurait coûté près de 18 millions d’euros. Ses villas en Asie ne se comptent plus depuis que son mari et elle en ont fait leur nouvelle destination favorite. Selon « Sunday Times », elle a acquis une villa de deux étages dans la banlieue chic de Hong Kong pour la modique somme de…3 millions d’euros. Si le pouvoir de Mugabe tient toujours, l’influence et les frasques de Grace auront tout de même contribué à mettre le régime au ban de la communauté internationale.



La nouvelle richarde de Malabo

Il fut une époque où, pour faire ses emplettes, la Première Dame équato-guinéenne n’avait d’ autre choix que les grands magasins de Yaoundé, la capitale camerounaise. A l’époque, son mari, le Président Teodoro Obiang N’Guema Mbasogo, empruntait l’avion présidentiel du Camerounais Paul Biya pour ses voyages à l’étranger. Mais c’était avant la découverte, à la fin des années 1990, d’importants gisements de pétrole dans ce petit pays d’Afrique centrale. Depuis lors, la Guinée équatoriale s’est transformée en un véritable eldorado qui produit 350 000 barils de pétrole par jour ! Une manne qui fait de Constancia Obiang une nouvelle riche décomplexée et manifestement impatiente de hisser la taille de sa garde-robe au niveau de certaines de ses homologues. Aujourd’hui, ce ne sont plus les vendeurs des boutiques de prêt-à-porter de Yaoundé qu’elle part impressionner, mais plutôt les joaillers de la Place Vendôme à Paris et les grands couturiers internationaux qu’elle affole avec ses dépenses faramineuses. Elle sillonne Londres, Rio de Janeiro et Malibu, collectionnant au passage véhicules de luxe et villas cossues, dépensant sans compter la fortune qu’elle a accumulée avec son mari en seulement quelques années depuis le boom pétrolier équato-guinéen. Selon le magazine américain « Forbes », la fortune des Obiang est aujourd’hui estimée à 600 millions de dollars, soit 405 millions d’euros (une estimation qui date de 2010) : ce qui en fait l’un des couples présidentiels les plus riches du monde ! Ce patrimoine a été acquis grâce à l’exploitation de l’or noir (pétrole), mais aussi au trafic de drogue, selon certains Zimbabwéens. En 1997, « International Narcotic Board » classait la toute petite Guinée Equatoriale parmi les 9 plus grands narco-Etats d’Afrique ! La Première Dame du pays cultive une apparente discrétion et multiplie ses actions dans l’humanitaire et la protection de l’enfance. Aussi a-t-elle fait construire une grande clinique privée à Malabo, la « Virgen de Guadalupe » (la Vierge de Guadeloupe) et une autre à Mongomo, le village natal des Obiang. Elle a créé le Comité d’appui à l’enfant équato-guinéen, ainsi qu’une Fondation pour la promotion des femmes et une autre pour la lutte contre le SIDA. Peu présente sur le devant de la scène politique, Constancia Obiang est en réalité, selon les adversaires du régime, celle qui manœuvre tout depuis les coulisses du Palais présidentiel. Ce qui n’a pourtant pas empêché qu’en 2009, deux employés paraguayens dudit Palais, qui géraient sa fortune, lui ont subtilisé la bagatelle de…4 milliards de FCFA, soit 6,1 millions d’euros ! Et en liquide, s’il vous plaît ! Et pendant ce temps, les quelques 600 000 habitants du pays croupissaient dans une pauvreté endémique. L’épouse de Teodoro Obiang N’Guema détiendrait également des capitaux dans la plupart des entreprises de bâtiments et travaux publics (toutes étrangères) installées dans le pays : une boulimie du pouvoir couplée à une orgie consommatrice de la Première dame. Aussi rusée que son mari, d’où son surnom de « Zé » (qui signifie « la panthère » en Fang, langue du terroir), elle a contribué à instaurer une véritable oligarchie en Guinée Equatoriale, plaçant des membres de sa famille à tous les postes stratégiques. Sur les 68 ministres du gouvernement, 11 sont issus du clan présidentiel. Elle essaierait même de jouer de son influence pour faire du sulfureux Teodorin Obiang, leur fils et ministre de l’Agriculture et des Forêts, le successeur de son mari à la Présidence de la République. Seulement, en Guinée Equatoriale, les histoires de famille finissent toujours mal, surtout les questions de succession. En effet, en 1979, l’époux de Constancia Obiang a accédé au pouvoir en renversant son oncle Macias N’Guema. L’histoire pourrait-elle donc se répéter pour la famille Obiang ? (A suivre)

Oumar Diawara « Le VIATOR »

LIENS PROMOTIONNELS