Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage

 Autres articles

 Météo


Comment

Politique

Nomination de SANOGO : Quand un coup d’Etat vaut son pesant de privilèges
Publié le lundi 8 octobre 2012  |  Le pays


Le
© aBamako.com
Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du CNRDRE
22 mars 2012.Camp Soundiata Keita de Kati.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

On le savait toujours présent sur la scène politique malienne, mais pas aux avant-postes de l’armée. Il s’agit du capitaine Amadou Aya Sanogo, le tombeur du président Amadou Toumani Touré, qui a été promu au poste de président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali. Il sera chargé de la formation des troupes et de la supervision des opérations militaires. Autrement dit, le capitaine Sanogo dirige désormais la structure qui sera au cœur d’une éventuelle guerre contre les islamistes qui occupent le septentrion du Mali.

Quand un coup d’Etat vaut son pesant de privilèges, sommes-nous tentés de dire. Car, de toute évidence, le capitaine Sanogo n’a pas été nommé à ce poste, au nom de ses seules compétences, supposées ou réelles. Il doit aussi et surtout une telle ascension à son coup de force du 22 mars qui l’a révélé au grand jour et qui, somme toute, a fait de lui une personne incontournable pour une sortie de crise au pays de Soundjata Keïta. En outre, on sait bien que le capitaine Sanogo est loin de faire l’unanimité au sein des troupes maliennes ; lui qui, on se rappelle, avec ses frères d’armes de Kati, a fait voir des vertes et des pas mûrs aux les bérets rouges qui avaient tenté un contre-coup d’Etat. Toute chose qui, faut-il le rappeler, a renforcé les dissensions et la méfiance entre les troupes et contribué à faire s’éloigner l’horizon d’une intervention militaire au Nord-Mali. Intervention au Nord-Mali ; c’est bien là le véritable défi. Et le capitaine Sanogo a sans doute du pain sur la planche, lui qui, du reste, s’est toujours montré hostile à toute présence militaire étrangère dans son pays. Peut-être était-ce parce que la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) lui a retiré l’amnistie et le statut d’ancien président qu’elle lui avait pourtant concédés. Tout porte à le croire dans la mesure où même les Etats-Unis avaient demandé la mise à l’écart du putschiste. En tout cas, le président Dioncounda Traoré aura fait preuve de réalisme politique en mettant le capitaine face à ses responsabilités. Car, comme le dit un adage, « Si, pour être tranquille vous cherchez la meilleure façon de couper l’herbe sous les pieds du voleur, confiez-lui votre maison ». De toute façon, on verra ce que le capitaine de Kati fera dans les jours à venir, lui qui alléguait de la mollesse du président ATT pour justifier son coup d’Etat qui, depuis lors, a mis le Mali sens dessus dessous. Le bon militaire ne se reconnaît pas à sa rhétorique, mais à sa force de frappe sur le front face à l’ennemi. A Sanogo de le prouver au reste du monde à travers un sursaut d’orgueil. Les populations du Nord n’attendent que ça, elles qui, à l’image de ces femmes de Tombouctou qui sont montées au créneau pour crier leur ras-le-bol.

Boundi OUOBA

 Commentaires