Le football qui est à priori un simple jeu, fait de plus en plus l’objet de pires débordements de supporters survoltés et souvent revanchards. Les scènes de violentes exactions sur des joueurs, officiels et supporters de l’équipe adverse (sur les installations de l’équipe hôte), sont devenues monnaie courante. La problématique de la discipline des publics sportifs africains se pose avec une acuité jamais atteinte.
Après la question de la sécurité au niveau des infrastructures sportives (notamment les stades de football) sur le continent africain, voici venue l’heure de s’interroger sur le problème de la discipline des supporters et autres inconditionnels du ballon rond.
Le football est un sport collectif très populaire qui draine de nombreuses foules sur les stades, de part le monde.
Dans ce sens, si le football est presqu’une religion au Brésil du roi Pelé, il faut reconnaître aujourd’hui que l’enjeu et l’engouement autour du ballon rond, sont devenus si importants en Afrique et ailleurs, que de nouvelles dispositions sécuritaires doivent être envisagées.
Pour une sécurité maximale sur les stades
Nombreuses sont les échauffourées qui émaillent les rencontres de football lors des éliminatoires de différentes coupes continentales, ces derniers temps en Afrique.
Et pourtant, les rencontres susceptibles de connaître ces scènes de violence de la part des supporters, sont quasiment reconnues par tous et, notamment par les dirigeants de l’instance du football sur le continent, la Confédération Africaine de Football (CAF). Dès lors, pourquoi lésine-t-on sur les dispositions sécuritaires à prendre à titre préventif ?
Pour la récente rencontre (demi finale CAN 2015) entre le Ghana et la Guinée Equatoriale, on se demande encore, comment, les dirigeants de la CAF ont-ils pu être si négligents, au point de n’avoir pas exigé des autorités Equato-guinéennes, de vigoureuses mesures de sécurité.
Ce qu’il faut par ailleurs déplorer dans nos pays est que, la plupart du temps, les agents des forces de l’ordre qui sont déployés sur les terrains pour garantir la sécurité des équipes, deviennent le plus souvent, plus que des supporters de leur sélection nationale.
Combien de fois en effet, n’a-t-on pas vu sur les pelouses africaines, les policiers et militaires s’octroyer des scènes de liesses ou de délires collectifs, lorsque leur équipe nationale marque un but ?
N’a-t-on pas vu également des agents de la sécurité, totalement abasourdis après que leur équipe nationale ait encaissé un but ?
Comment des agents de la sécurité qui « vivent aussi intensément » une rencontre de football, peuvent-ils assurer la sécurité des acteurs (les joueurs) et des supporters pendant et à la fin de l’épreuve ?
De vigoureuses campagnes de sensibilisations doivent être organisées par les plus hautes autorités du football continental.
Issa Hayatou, le Président de la CAF et les différentes autorités (ministères des sports et fédérations de football) sont interpellés.
Des réformes au niveau de la CAF
Selon certains observateurs de la scène sportive du continent, une forme de « délocalisation de certaines rencontres sportives » pourrait être la solution, pour émousser un tant soit peu, les ardeurs orageuses de certains supporters belliqueux et revanchards.
En effet, elle est bien connue la rivalité en matière de football entre certaines nations du continent.
Ces rivalités, ajoutées à certains antécédents liés à l’atmosphère électrique des matchs des phases aller des éliminatoires, ou de précédentes rencontres, devront permettre aux partenaires du sport « roi », d’identifier les « matchs à risque ».
Telle est la rivalité entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Maroc, mais également le Mali et le Togo et la liste est longue.
Pour de telles rencontres, point besoin de dire que toutes les dispositions doivent être prises pour délocaliser le site du match.
L’autre mesure à revoir au niveau des instances du football africain relève de la commission de discipline et de sanction de la Confédération Africaine de Football.
On constate très souvent que la CAF est plus ou moins complaisante à prendre des sanctions, telles que les suspensions de stades ou des fédérations nationales, lorsque des équipes adverses ont été victimes d’agressions et autres violences dans un pays donné. Ou, le plus souvent, ces sanctions sont prises mollement et trop en différé par rapport à la poursuite de la compétition en cause.
L’impunité ne peut qu’encourager les brebis galeuses à continuer de ternir l’image du football africain
Tout compte fait, il est temps que le football africain arrive à se doter de moyens efficaces pour enrayer définitivement de nos stades les agressions et les règlements de compte de tous genres. Sinon, le sport « roi » qui demeure un grand facteur unificateur des peuples pourrait devenir une cause de drames dont nul n’a besoin.
B.D.S.