Alger n'a jamais cessé de mener des consultations avec les différentes parties au dialogue, en vue de donner une nouvelle impulsion aux négociations et régler définitivement la crise qui frappe la région nord du Mali.
Six mouvements maliens prennent part au 5ème round des négociations sous l'égide de l'Algérie qui accueille ces ultimes pourparlers. Il s'agit du Mouvement arabe de l'Azawed (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawed (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawed (Mnla), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawed (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawed, un groupe dissident.
Ultimes, en effet, ces discussions inscrites dans le cadre de la Déclaration d'Alger par laquelle les diverses parties se sont engagées à poursuivre un dialogue constructif de nature à restaurer la paix et à préserver l'intégrité territoriale du pays revêtent un caractère crucial dans la mesure où l'impatience est grande de mettre en forme un accord global et définitif.
C'est ce qui ressort des récentes déclarations du chef de l'Etat et du Premier ministre maliens. Modibo Keita qui a effectué ces jours derniers une visite et a été reçu par le président Bouteflika a rendu un hommage appuyé aux efforts intenses de l'Algérie pour parvenir à cet accord, tout en mettant l'accent sur son caractère d'urgence. L'appel du Conseil de sécurité de l'Onu à une «reprise sans tarder»des négociations intervient au moment même où l'Algérie a relancé les pourparlers, le Premier ministre malien confirmant avoir, en la circonstance, sollicité «l'appui de l'Algérie pour arriver à une solution définitive à la crise malienne».
Or, depuis 2014, Alger n'a pas cessé de mener des consultations avec les différentes parties au dialogue, en vue de donner une nouvelle impulsion aux négociations et régler définitivement la crise qui frappe la région nord du Mali.
Avant la récente visite de la délégation malienne de haut niveau conduite par le Premier ministre, de nombreuses rencontres avaient été tenues entre l'Algérie, chef de file de la médiation, représentée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, l'Onu à travers son représentant au Mali, Hamdi Mongi, chef de la Minusma, la coordination des groupes politico-militaires de la région nord du Mali et les représentants du gouvernement malien. Ces rencontres étaient à la fois nécessaires et utiles pour l'instauration d'un climat serein et d'une confiance partagée, préalables de nature à impacter la reprise du processus de paix en cours et, par-là même, de parvenir aussi rapidement que possible à un accord global et définitif.»
Que ce soit le secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), Bilal Ag Chérif, qui s'exprimait en présence des autres représentants de la coordination, ou le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, tous ont exprimé leur souhait de voir le nouveau round des négociations inter-maliennes entrer dans une phase de «décision» et «non plus de débat» pour le règlement définitif de la crise.
Dans une résolution adoptée vendredi, le Conseil de sécurité avait engagé «vivement» les parties, à savoir le Gouvernement et les groupes armés signataires de l'accord préliminaire de Ouagadougou, à saisir l'occasion historique offerte par les négociations inter-maliennes d'Alger, auxquelles participent l'ensemble des pays voisins et des partenaires régionaux et internationaux concernés, pour oeuvrer à l'instauration d'une paix durable»dans ce pays sahélo-saharien.
Réitérant son plein appui aux efforts de facilitation que déploient l'Algérie et l'ensemble des membres de l'équipe de médiation internationale, le conseil a demandé à toutes les parties de faire les concessions qui s'imposent, «dans le respect de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale de l'Etat malien» et menaçant de sanctionner quiconque s'évertuera à entraver, ou tenter d 'entraver, les efforts en ce sens.
Parallèlement à cela, le président français François Hollande a adressé un message au président Bouteflika pour apporter le «plein soutien» de la France à la médiation algérienne dans le processus du dialogue inter-malien, tout en félicitant l'Algérie pour «les progrès déjà réalisés».
Ainsi, tous les augures sont favorables et on peut raisonnablement espérer qu'au terme des pourparlers qui vont sceller le 5ème - et sans doute dernier - round des négociations, un accord historique sera enfin conclu et qui sait, peut-être même paraphé, à Alger, apportant au peuple malien tout entier une ère nouvelle de paix, de sécurité et de développement.
Lamamra «Il n'y a pas d'avenir dans la confrontation»
La réunion entre le gouvernement malien et l'équipe de médiation internationale du dialogue inter-malien qui s'est tenue hier à Alger à été qualifiée de «rencontre cruciale» par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.qui a indiqué que l'actuel Premier ministre malien, en tant que Haut représentant du président malien pour le dialogue inter-malien, a ´´la responsabilité d'aider l'équipe de médiation à parvenir au noble objectif de la paix et la sécurité dans l'unité et la réconciliation nationale´´.
Se félicitant que la communauté internationale ait honoré l'Algérie en intégrant l'équipe de médiation, il a exhorté les parties à progresser rapidement car «il n'y a pas d'avenir dans la confrontation, mais plutôt dans la fraternité, la réconciliation et la conjugaison des efforts pour relever les défis de développement» dans cette zone difficile (Nord du Mali) dont les méfaits de l'homme sont ceux du terrorisme, du crime organisé et transfrontalier´´.
En ce sens, il a rappelé que l'Algérie ´´ne se ménage pas quand il s'agit d'exporter la paix, la stabilité, et la concorde, de partager avec ses frères et voisins sa propre expérience et de montrer la voie de la concorde et de la réconciliation ´´.
Par Chaabane BENSACI